Evan

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Après une journée bien remplie, Evan s’ allongea voluptueusement sous sa couette. Il s’ étira, éteignit la lumière et respira profondément. Il allait s’endormir rapidement.

La journée d’Evan fut harassante. Le soir, il fut bien heureux de retrouver son lit chaud, couette épaisse, silence de la chambre et faible lumière, apaisante et propice à la rêverie. Il allait s’ endormir tranquillement.

Evan rentra assez tard ce soir-là. Sa journée fut longue, épuisante. Conduire, marcher, rencontrer, parler, parlementer, faire du chiffre. Aussi, quand il se coucha après un dîner arrosé d’ un vin de qualité, il jouit de la profondeur du lit, de l'épaisse couette et de l atmosphère ouatée de sa chambre. Il écouta un morceau de musique classique puis s’endormit doucement.

 

C’ est un Evan épuisé mais satisfait de lui qui rentra ce soir-là. Sa journée fut particulièrement rude. Il lui avait fallu parcourir des kilomètres, honorer ses rendez-vous, discuter, argumenter, gagner, faire du chiffre. Mais tout avait tourné comme il l’ avait désiré. Il se prépara un repas à base de produits frais et se servit un vin de qualité. Il savoura le tout et le silence. Puis, il écouta un morceau de musique classique, la lune lui adressa un clin d’oeil, il sourit; reflétés par un faisceau de lumière émis par des phares, quelques flocons de neige dansaient, ses mains rougies les effleuraient, il s’ endormit.

Evan replaça le carton qui était sous sa tête, il se cala contre son baluchon et se renfrogna sous la couverture salie.

Brigitte Papleux

 

De l'éducation.

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« Les seuls éducateurs digne de ce nom, mais combien y en a-t-il? ce sont ceux pour qui compte ce que Barrès appelait l’éducation de l’âme. Pour ceux-là, ce qui importe, dans cette jeune vie qui leur est confiée, ce n’est pas seulement la façade qui ouvre sur le monde, mais les dispositions intérieures, ce qui, dans une destinée, n’est connu que de la conscience et de Dieu. Et, ici il n’y a pas à établir de différence entre garçons et filles. Aussi lourde que soit l’hérédité d’un enfant, aussi redoutables que soient les passions dont il apportait le germe en naissant, nous avons fait pour lui tout le possible, si nous avons réussi à le persuader, selon la raison, qu’une seule chose compte en ce monde: c’est de se perfectionner, c’est le perfectionnement intérieur. Introduire dans une jeune âme cette idée que cela seul importe qui est de bien vivre, non pas seulement aux yeux des autres, mais à ses propres yeux et devant ce regard intérieur qui voit l’envers de nos actes et qui connaît nos plus secrètes pensées. »

François Mauriac, « Essais, le Romancier et ses personnages, II », 1933

C'est normal.

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Le vendredi 24 et le samedi 25 novembre 2017, nous étions une petite équipe de bénévoles volontaires pour distribuer les poches vides de la Banque Alimentaire à l’entrée d’une grande surface.

 

« Le 13 mars 1984, le journal La Croix publie une tribune intitulée « J’ai Faim », écrite par Sœur Cécile Bigo, dénonçant le scandale de la pauvreté qui cohabite avec le gaspillage de denrées alimentaires. Dans cette lettre, Sœur Cécile Bigo écrivait ces mots «…Quelle est la personne de génie qui surgira et aura assez d’astuce pour mettre en place, avec d’autres, le procédé de récupération rapide et efficace des aliments avant qu’ils ne soient jetés dans nos poubelles ?»

De cette étincelle éditoriale est né le 1er réseau d’accompagnement alimentaire en France. Sur le modèle des Food Banks Américaines, sous l'impulsion de Bernard Dandrel et de 5 associations :Secours Catholique, Emmaüs, Armée du Salut, Entraide d’ Auteuil et Entraide protestante. Trente deux ans plus tard, dans une société de plus en plus précarisée, le combat est toujours d'actualité. Les Banques Alimentaires aident aujourd'hui 1.900.000 personnes.Les Banques Alimentaires, départementales et régionales, couvrent aujourd'hui pratiquement la totalité du territoire français. »

(Source : https://www.banquealimentaire.org/articles/une-histoire-de-partage-0048)


 

Tout au long de ces deux jours de collecte nous avons vu passer beaucoup de monde. Certaines personnes ne nous voient pas. Elles passent devant nous en faisant en sorte que nos regards ne se croisent pas. Elles font de même lorsqu’elles ressortent du magasin. Soit leur chariot est plein à raz-bord soit il n’y a que le strict minimum. Peut-être que leur distance à notre égard est due à des raisons différentes ? Abondance = indifférence ? Etre soi-même dans le manque, être « juste » au niveau argent, oblige à faire attention d’abord à soi ?

Deux fois, deux femmes sont venues vers nous :

« Je n’ai que que 360 € par mois pour vivre. »

« Je n’ai que 820€ par mois ».

Que dire alors ? Que faire ? Se taire et écouter. Se faire tout petit.

Beaucoup de personnes sont venues à notre contact prendre les poches de la Banque alimentaire avant même que nous ne leur tendions. Beaucoup de personnes ont donné. Certaines donnent vraiment beaucoup.

A toutes les personnes qui entrent dans la grande surface nous disons « Bonjour ». A toutes celles qui ressortent en faisant un don nous disons « Merci ». Par deux fois deux personnes différentes nous ont dit « Mais de rien c’est normal ! »

Un jeune : « Quand j’en ai eu besoin vous étiez là. Aujourd’hui ça va pour moi. A mon tour de faire pour les autres. C’est normal.»

Un monsieur âgé : « Il faut y être passé pour savoir ce que c’est d’avoir besoin d’aide . C’est normal de vous faire un don».

Mais est-ce bien normal que l’aide aux personnes en difficultés repose autant sur des associations de bénévoles ?

André Lugardon.


 


 

Citations :

« L’opulence est une infamie ».

« L’injustice est un arbre mort encore solide mais sans avenir ».

« Tant qu’un homme pourra mourir de faim à la porte d’un palais où tout regorge, il n’y aura rien de stable dans les institutions humaines. » (Eugène Varlin)


 

Évangile de Jésus Christ selon saint Luc

En ce temps-là,
comme Jésus enseignait dans le Temple,
    levant les yeux, il vit les gens riches
qui mettaient leurs offrandes dans le Trésor.
    Il vit aussi une veuve misérable
y mettre deux petites pièces de monnaie.
    Alors il déclara :
« En vérité, je vous le dis :
cette pauvre veuve a mis plus que tous les autres.
    Car tous ceux-là, pour faire leur offrande,
ont pris sur leur superflu
mais elle, elle a pris sur son indigence :
elle a mis tout ce qu’elle avait pour vivre. »

 

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