« (…) Mon inquiétude unique devant le journalisme actuel, c’est l’état de surexcitation nerveuse dans lequel il tient la Nation. Aujourd’hui, remarquez quelle importance démesurée prend le moindre fait. Quand une affaire est finie, une autre commence.Les journaux ne cessent de vivre dans cette existence casse-cou. Si les sujets d’émotions manquent, ils en inventent. (…) »
Emile Zola, 1888.
Source: « Le journalisme », Gallica, BNF
Le lien ci-dessous est long à lire mais intéressant à transposer avec notre époque.
https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k272469b/f1.textePage
"Je suis partie pour vivre" est un livre écrit par Irène Josianne Ngouhada, jeune Camerounaise, qui explique pourquoi elle a quitté son pays et témoigne des six ans qu'il lui a fallu pour aller de son village à Alger. Il est préfacé par Jean-Paul Vesco, évêque d'Oran.
Voici un extrait de sa préface:
" (...) Ceux que l'on appelle "les migrants" sont vus par tous les autres qui ont la chance de ne pas l'être comme des statistiques, un risque économique, politique ou religieux... Au mieux un objet d'apitoiement quand ils ont le mauvais goût de perdre leur vie en mer par centaines d'un coup. A Oran, ils sont des hommes et des femmes avec qui l'on prie, et parfois - pour un temps - l'on vit. Ils ont des visages, des histoires, des espérances et des souffrances. Nous savons aussi par quel gâchis humain ils payent leur rêve d'une vie meilleure. Trop souvent en pure perte. Rencontrer des personnes et non plus des "migrants" change le regard. Je dois confesser que ce changement n'a pas été immédiat pour moi. Il s'est fait par étapes, et que je ne suis pas certain qu'il soit même tout à fait achevé. La compassion à l'égard de ces personnes encore définies par leur statut particulier est sans doute la première de ces étapes. Nous avons alors l'impression d'avoir fait un pas de géant, et pourtant le compte n'y est pas encore: ces personnes restent différentes à nos yeux parce que migrantes. Et, disons-le, malgré nos bons sentiments, elles nous apparaissent légèrement inférieures... et elles le sentent. Elles doivent être "aidées" par nous qui les "aidons". Même si nous le faisons de tout notre coeur, nous en restons au stade du "fraternalisme", pas encore de la fraternité. L'étape suivante est celle de la relation qui fait - autant que possible - fi de leur état de migrant, un peu comme lorsqu'on parvient à se faire proche d'une personne malade au-delà du filtre de sa maladie. Le passage à cette nouvelle étape ne peut se faire sans une prise de conscience plus ou moins explicite et en tout cas fondatrice: cette personne migrante, ce pourrait être moi! Jusque-là, la personne migrante appartient à un autre monde qui n'est pas le mien et tous les bons sentiments du monde ne nous font pas frères et soeurs d'une commune humanité. Je crois aussi que ce passage n'est permis que par une forme d'admiration en général, ou à l'égard d'une personne en particulier. A ce moment seulement, un équilibre s'établit, qui permet une relation de réelle altérité, ouvrant la porte à l'amitié. Josianne est l'une des personnes en migration qui ont forcé mon admiration et m'ont permis cette conversion du regard. Comme moi, elle avait fait des études de droit, jusqu'à obtenir une maîtrise. Ce diplôme, qui m'avait ouvert, à moi, tous les possibles, l'avait jetée, elle, sur les routes hasardeuses de la migration. (...) "
La suite dans le livre "Je suis partie pour vivre" de Irène Josianne Ngouhada aux éditions Tallandier. ISBN 979-10-210-3779-3
« La vie est une chose merveilleuse et grande, après la guerre nous aurons à construire un monde entièrement nouveau et, à chaque nouvelle exaction, à chaque nouvelle cruauté, nous devrons opposer un petit supplément d’amour et de bonté à conquérir sur nous-mêmes. Nous avons le droit de souffrir, mais non de succomber à la souffrance. Et si nous survivons à cette époque indemnes de corps et d’âme, d’âme surtout, sans amertume, sans haine, nous aurons aussi notre mot à dire après la guerre. Je suis peut-être une femme ambitieuse: j’aimerais bien avoir un tout petit mot à dire. »
Etty Hillesum, décédée en 1943 à Auschwitz à l'âge de 29 ans.
Voici venu le temps pour moi de me retirer, de m'effacer. Vous êtes grands maintenant. Vous avez des enfants. Vous êtes dans la vie active. C'est vous désormais qui écrivaient aujourd'hui et demain. J'ai fait mon temps. A vous désormais de faire le vôtre. A l'approche des fêtes de Noël voici le cadeau que je vous offre cette année:
"Quand je m'y suis mis quelquefois à considérer les diverses agitations des hommes et les périls et les peines où ils s'exposent (...) j'ai découvert que tout le malheur des hommes vient d'une seule chose qui est de ne pas savoir demeurer en repos dans une chambre." (Blaise Pascal)
"Nous ne nous contentons pas de la vie que nous avons en nous et en notre propre être: nous voulons vivre dans l'idée des autres d'une vie imaginaire et nous nous efforçons pour cela de paraître. Nous travaillons incessamment à embellir et conserver notre être imaginaire et négligeons le véritable." (Blaise Pascal)
"D'où vient donc cet écoeurement, ce mal-être qui se loge aussi bien dans la tête, dans la sensibilité, dans les tripes et qui emplit notre bouche de nausée? (...) On ne voit partout que corruption, injustice, odeur de mort. L'amour? Un mensonge vide de sens. La haine habite la planète, et jusque dans mon propre coeur." (Soeur Emmanuelle)
« Que le coeur de l’homme est creux et plein d’ordure. » (Blaise Pascal)
« Je ne connais pas le coeur d’un criminel mais celui d’un honnête homme et ce que j’y vois m’épouvante! » (Joseph de Maistre)
"Les trois démons humains selon les Romains: libido sentiendi, libido sciendi, libido dominandi. L'envie de sentir, l'envie de savoir, l'envie de dominer. " (Soeur Emmanuelle)
« Le pessimisme de la connaissance n’empêche pas l’optimisme de la volonté » (Antonio Gramsci)
" Tout le malheur des hommes vient de ce malentendu: Ce que Dieu prête tu dois savoir le rendre. Aucune chose sur terre ne t'appartient vraiment. Ni ta patrie dont tu parles ni la tombe qui te fera poussière parmi la poussière." (Yasmina Khadra)
"Les temps sont mauvais, soyons bons." (Saint Augustin)