Voeux 2018

Rédigé par yalla castel - - 1 commentaire

« Je te souhaite de vivre autrement que les gens arrivés. Je te souhaite de vivre la tête en bas et le cœur en l’air, les pieds dans tes rêves et les yeux pour l’entendre. Je te souhaite de vivre sans te laisser acheter par l’argent. Je te souhaite de vivre debout et habité. Je te souhaite de vivre le souffle en feu, brûlé vif de tendresse. Je te souhaite de vivre sans titre, sans étiquette, sans distinction, ne portant d’autre nom que l’humain. Je te souhaite de vivre sans que tu aies rendu quelqu’un victime de toi-même. Je te souhaite de vivre sans suspecter ni condamner, même du bout des lèvres. Je te souhaite de vivre sans ironie, même contre toi-même. Je te souhaite de vivre dans un monde sans exclu, sans rejeté, sans méprisé, sans humilié, ni montré du doigt, ni excommunié. Je te souhaite de vivre dans un monde où chacun aura le droit de devenir ton frère et de se faire ton prochain. Un monde où personne ne sera rejeté du droit à la parole, du droit d’apprendre à lire et de savoir écrire. Je te souhaite de vivre dans un monde sans croisade, ni chasse aux sorcières. Je te souhaite de vivre libre, dans un monde libre, d’aller et de venir, d’entrer et de sortir, libre de parler librement dans toutes les églises, dans tous les partis, dans tous les journaux, à toutes les radios, à toutes les télévisions, à toutes les tribunes, à tous les congrès, à toutes les assemblées, dans toutes les usines, dans tous les bureaux, dans toutes les administrations. Je te souhaite de parler non pour être écouté mais pour être compris. Je te souhaite de vivre l’inespéré, c’est à dire que je te souhaite de ne pas réussir ta vie. Amen. »

Père Jean Debruynne (1925-2006)

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#1  - Colibri Cx a dit :

Extrait du livre « Les quatre saisons d’aimer »  de Jean Debruynne.

200 poèmes de Jean Debruynne à lire et à savourer pour dire et chanter les couleurs des quatre saisons d’aimer merveilleusement mises en images par Charlotte Légaut. De sa rencontre avec Jacques Prévert, Jean Debruynne apprend la force des mots, des conversations avec Madeleine Delbrêl, l’obéissance au réel.

Entrer dans l’œuvre de Jean Debruynne, c’est entrer dans une spiritualité de la résistance. Avec force et acuité, il disait de la poésie : « Tandis que maintenant la mondialisation ne cache plus ses ambitions où tout doit devenir une marchandise, la vie comme la mort, l’hôpital autant que l’école, l’Homme autant que les choses, c’est alors justement que le langage poétique cesse d’être un passe-temps pour devenir un acte de résistance. »

Prêtre de la Mission de France, tour à tour, cheminot, ouvrier, sociologue, journaliste, poète, dramaturge, romancier, Jean Debruynne n’a jamais cessé de « bêcher, ratisser, semer, arroser le jardin de l’Évangile ».

Source : http://www.presses-idf.fr/Les-Quatre-saisons-d-aimer.html

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