Retour à Epidaure

Rédigé par yalla castel - - Aucun commentaire

Un an après le décès de son mari, Brigit Descot revient à Epidaure, un lieu aimé de tous les deux:

"Le seuil franchi, je monte lentement les marches de l’escalier de marbre blanc, la clé tourne dans la serrure, la porte s’ouvre, les meubles et les objets s’éveillent, ton chapeau en haut du porte-manteau cligne de l’œil naïvement  mais tu n’es pas là .
 
Les sacs posés,  « Tu accroches ton habit au porte-manteau, les clés de la voiture sont rangées », je te disais toujours cela.
 
Les volets s’ouvrent. Immuables intemporels les cieux les eaux la végétation les pierres se présentent fidèles et proches. Artémis veille et Poséidon se lève mais tu n’es pas là .
 
Sur le lit les draps repliés exhalent les habituelles senteurs de fleur d’oranger soulevées par le vent qui les séchait, ton short posé sur la chaise nous reviendrons avant longtemps, ton dernier livre lu sur la table de nuit et même tes lunettes mais tu n’es pas là.
 
Sur le port les mâts des bateaux inlassablement se balancent, leurs cliquetis tintent au gré du vent, l’air est doux, ton bateau amarré repose, des sourires s'échangent, les mains sont posées sur le cœur des corps consternés et inclinés.
 
Tu n’es pas là.
 
La nuit est tombée je pose mes bras sur la balustrade de la terrasse et lève mes yeux vers le ciel les étoiles brillent, en contrebas le village dort sans un bruit et les anges chuchotent « il est là ».
 
Mes larmes coulent.
 
Une brise légère les emporte les mêle au bleu-vert de tes yeux et de la mer.
 
BD
 
Epidaure 27/07/20
 
 

Écrire un commentaire

Quelle est la dernière lettre du mot culr ?