Peu nous importe...

Rédigé par yalla castel - - 1 commentaire

Samer Abu Hawwash, poète palestinien, 25 octobre 2023:

"Peu nous importe désormais que quiconque nous aime

Nous sommes fatigués des paroles dites et du non-dit

Des mains tendues qui ne parviennent pas

Et des yeux ouverts qui ne voient pas

Nous sommes fatigués de nous-mêmes

En cette nuit interminable

Et de l’attachement obstiné de nos mères

À ce qui reste de nous

D’un rocher que nous continuons de porter

Éternelle malédiction

De précipice en précipice

De trépas en trépas

Et nous n’arrivons toujours pas

Qu’importe, désormais, que quiconque nous aime

Que quiconque nous accompagne

Dans la procession de notre enterrement

Voilà que nous marchons en silence vers une dernière errance

Nous nous tenons tous par la main

Et nous avançons solitaires dans le désert du monde

À un moment

L’un de nos enfants se retourne

jette un dernier regard sur les décombres

Et dit en versant une larme unique :

Peu nous importe désormais que quiconque nous aime"

1 commentaire

#1  - Serge a dit :

J'ai trouvé que le poème de Samer Abu Hawwash commençait comme ça.
Sans commentaire

Peu nous importe
Désormais
Que quiconque nous aime
Il nous suffit d’être aimés
par l’archange sublime
Dans son ciel immaculé
Nos enfants le voient au loin
Il fait un signe des deux mains
En forme de cœur
Alors ils lui sourient
Nos femmes le voient
Agiter un brin de jasmin blanc
Alors elles ferment les yeux
Une fois
Pour toutes
Nos hommes voient ses ailes bleues
Pures comme un ciel bleu
Il leur ravit le cœur
Alors ils plient bagage
Et partent vers lui
Peu nous importe à présent que quiconque nous aime
Les obus nous ont libérés de nos oreilles
Par lesquelles nous entendions les mots d’amour
Les missiles nous ont délivrés de nos yeux
Qui pouvaient voir les regards de l’amour
Et les ténébreuses paroles nous ont libérés de nos cœurs
Où nous avions choyé l’incantation d’amour
Peu nous importe désormais
Que quiconque nous aime
Dans cet univers
« Il semble bien, de toute façon, que c’était un amour à sens unique »
Disent nos vieux, lassés de l’idée de la terre
Notre poète se tient à l’horizon lointain
Et crie : « délivrez-nous de cet amour cruel ! »
Puis il murmure, pour s’excuser
d’un juvénile optimisme passager :
« Rien sur cette terre
En réalité
Ne mérite de vivre »

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