Alice Gapail nous livre ses impressions sur le film "Dunkerque" qui vient de sortir dans les salles de cinéma.
Ils étaient tous les trois assis là. Face à l’océan, sur la plage, ils étaient là. Ils contemplaient cette étendue bleue, cette bête qui avait l’air si calme sous le ciel gris. Oxymore. La tranquillité envoûtante émanant de cette beauté n’était que ruse, tromperie, mort. Car ils le savaient, ici, à Dunkerque, ils sont prisonniers de cette bête rusée qui a pris tant de leurs amis, et qui les prendra sans doute, sans le moindre doute.
« Dunkerque ». Cette plage sur laquelle 400 000 Hommes, furent traqués, encerclés par l’ennemi nazi. Français et Britanniques ont survécu, combattu, ensemble contre la guerre éclair : « le blitzkriegs », menée par le général allemand Gudérian.
Les soldats, tous âgés entre 18 et 25 ans, n’ont eu d’autres choix que de résister, périr, ou se rendre. Sous les bombardements à répétition des bombardiers, les tirs des ennemis, la faim et la fatigue ils se sont battus pendant neuf jours. Enfer. Ils sont condamnés à voir leurs amis, leurs frères et même leur humanité filer entre leurs doigts meurtris.
Le film, allégorie de la bataille, est une explosion de sensations. Les images nous enlève, nous englobe dans l’horreur, la terreur, dans la guerre. Détresse. Nous sommes alors poussés, projetés sur cette plage avec les 400 000 soldats. Nous aimerions les aider. Frustration. On les observe et on ressent : la peur, la tristesse, la faim, le froid, le désespoir et même la folie.
Pas beaucoup de dialogue, il n’y en a pas besoin. Le jeu de l’acteur est fort, fluide, concis, il sait ce qu’il doit faire passer. La musique accompagne chacun de ses gestes, de ses pas. Palpitante, elle nous enrobe, nous dérobe de par son rythme saccadé. Rythme cardiaque accéléré. Nous craignons alors cet environnement hostile à l’Homme, nous ne pouvons croire que cette réalité a été, un jour, en 1940. Et quand notre raison tente de s’échapper, les vrombissement des bombardiers au loin nous ramène sur cette plage. 3,2,1.. tout le monde à terre, il va frapper. Choc. Le bruit est presque assourdissant et le visage du jeune homme grimace. Course folle. Il veut s’échapper. Instinct de survie, il n’y a plus d’amis, plus de partenaires, plus de frères.
« Dunkerque ». Mélange de couleurs, de sons à répétition. Tic-tac, nous attendons le boum. La musique incessante de la guerre est là. Presque habitué, le spectateur ne l’entend plus. Terrible mélodie. Il a compris, pendant 1 heures 47, il a ressenti ce qu’un soldat avait ressenti pendant 9 jours, pendant 6 ans. 1 heure 47 : il tente d’échapper à ce chaos, puis, il est ramené de force sur cette plage par l’explosion des bombes. Désillusion. Il sait désormais que jamais il ne pourra faire cesser ces sons angoissants, ce tictac dans sa tête alors il s’y est habitué. Aliénation. Il ne s’est pas attaché aux personnages, n’a pas été dérangé du peu de dialogue. Déshumanisation. Il a vu. Et maintenant il sait. « Dunkerque ».
La section de l'ACAT Marmande-Casteljaloux ( Action des Chrétiens pour l'Abolition de la Torture et de la peine de mort) a organisé en partenariat avec le cinéma l'Odyssée de Casteljaloux la projection du film "Dis leur que j'existe" le jeudi 20 avril 2017.
C'est l'histoire du Sahara occidental, la dernière colonie d'Afrique
Cette ancienne colonie espagnole est en conflit avec le Maroc depuis 1975 . La République Arabe Sahraouie est reconnue par 83 pays. Aucun pays au monde ne reconnaît la souveraineté du Maroc sur ce territoire occupé depuis maintenant plus de 40 ans par l'armée marocaine.
Les Sahraouis continuent de lutter pacifiquement pour leurs droits.
Ils sont victimes au quotidien de discriminations, d'arrestations arbitraires et de tortures. En projetant le film "Dis-leur que j'existe" la section de l'ACAT Marmande Castejaloux en partenariat avec le cinéma l'Odyssée attirent notre attention sur cette situation et nous appellent à soutenir leur juste cause.
Rideaux ! Les lumières s’éteignent et le film commence. Il semble que nous ayons à faire à une comédie, apparemment musicale. Un style assez semblable à un Grease ou à un West side story, années 90, les filles en mini jupes, on danse et on chante.
Et bien non ! Lalaland est plus qu'un film à l'eau de rose où tout est bien qui finit bien.
C'est une bouffée d'air frais, racontant une histoire. Pas seulement celle des personnages, la notre aussi. Une trame douce, sensible et caractérielle dans laquelle chaque spectateur peut se reconnaître.
Mia est devant le jury, elle joue la scène pour laquelle elle s'est entraînée très dur. Durant des semaines elle avait espéré que cette audition serait la bonne, enfin ! Mais en réalité, elle fut comme les autres et tenait en trois mots commençant par un D : décevante, déplorable et décourageante. Elle avait été humiliée, encore, par cet univers paraissant inaccessible et pourtant auquel elle aspirait tant.
Pendant ce temps, Sebastian, jeune Jazz-man en herbe cherche lui aussi à toucher du bout des doigts son rêve.
Mais cette vie, ce monde est semblable au parcours du combattant. A l'arrivée ? Le rêve absolu, le Graal, tout ce qu'ils avaient toujours espéré : briller.
Deux personnalités simples, vraies et bienveillantes auxquelles on a envie de faire confiance. Durant deux heures, nous allons espérer, nous réjouir et vivre chaque déception avec eux. Durant deux heures, nous sommes convaincus par ces êtres passionnés et déterminés. Deux individus qui osent encore rêver et qui nous rappellent ce que nous avons oublié.
Nous sommes apaisés par une histoire d'une douceur exquise. Nous sommes pris d'une envie irrémédiable de réaliser nos projets les plus fous, d'aimer, de rire, de vivre.
Lalaland c'est aussi l'ami qui nous rappelle la concession du rêve. Si les deux personnages ne manquent absolument pas d'ambition et de courage, il se peut que l'espoir naissant du talent laisse place au désespoir. Le « I'll be here and you'll be all right » (je serai là et tu seras en sécurité) ne devient parfois plus qu'une chimère au sein de cette City of stars, cette ville aux étoiles, ce rêve de la scène et du grand écran. Le film évolue telle une boucle bouclée : nous assistons au coup de foudre, à une idylle sans contrainte, uniquement bercée par le désir et la liberté. Puis nous terminons avec la concession d'un amour inébranlable mais interrompu par ce rêve d'enfant, ce rêve de toujours qui nous attrape enfin par la main : « That's now our dreams, they've finally come true » (c'est maintenant nos rêves et ils sont enfin devenus vrais).
Enfin, Lalaland c'est une multitude de couleurs pastels qui embrassent à la perfection chacune des musiques au tempo variant : énergique, lent, saccadé, joyeux, triste, morose.. Il y en a pour tous les goûts et toutes les humeurs. Ce sont des rires et des pleurs mariés à la perfection, des personnages dont on tombe amoureux chaque fois. Tant de sentiments que l'on peut sentir et ressentir comme s'ils venaient simplement de nous, de l’intérieur. Un film qui claque et qui frappe parce qu'il surprend tout en finesse, avec légèreté et sans difficultés.
Lalaland c'est juste une promesse d'évasion durant deux heures et huit minutes. Un clin d’œil a toutes nos folies, nos lubies égarées.