Revue de presse décembre 2018

Rédigé par yalla castel - - 13 commentaires

Mi bémol nous a fait parvenir le texte suivant:

"10 décembre 1948 - 10 décembre 2018 = 70 ans des Droits de l'Homme.

Grands engagements ou vœux pieux, voire promesses trahies ?

Égalité, Fraternité, Dignité, Parité ; droit à la Citoyenneté, à la Démocratie, à la libre pensée, Droits à l'Instruction, au Travail, à la Santé physique et mentale,

Droit à l'Assistance médicale, à la Nourriture suffisante ;

Droit à la justice, à l’équité, au libre Mouvement ;

Mais du Bengladesh au Mexique, du Zimbabwe à la Cisjordanie, des Balkans au Sahara occidental, sans nommer l’Afghanistan, la Syrie, l’Iraq, le Yémen et bien d’autres pays du Nord et du Sud, de l’Est et de l’Ouest, que voyons-nous ? Qu’entendons-nous ?

Des cris et des pleurs, des ventres affamés et des seins éventrés, des enfants torturés, des adultes incarcérés arbitrairement, des femmes malmenées, des adolescentes kidnappées, des journalistes embastillés ou supprimés, des journaux interdits car témoins gênants pour certains pouvoirs.

Solitudes, indifférences, racismes, misères infinies si nous écoutons Amnesty International ou les ONG qui avec courage luttent contre ces tendances mortifères et indignes !

Alors une grande Charte ou un vulgaire chiffon de papier bon pour le feu ou la poubelle malgré les 48 États signataires ?

70 ans de paix relative dans les cinq pays du Conseil Permanent, mais si la Shoah est loin, parfois oubli ée et même reniée, d’autres foyers de par le monde montrent que les idéaux de 48 restent lettre morte, voire prétexte à la guerre (Lybie après l’Iraq), un comble !

Nos pays fournisseurs d’armes prospèrent sur les cadavres et la misère d’autres peuples.

Civilité ? Compassion, dialogue, écoute, justice : espoirs trahis. La pollution des cœurs est aussi néfaste que celle du climat, les rancœurs sont devenues méchancetés, les migrants et émigrés sont victimes des souverainismes ou égoïsmes nationaux. Les populismes se développent même en Europe et risquent de nous replonger dans une politique de funambules oubliant la justice sociale et économique, prônant le retour d’hommes providentiels, autoritaires et repliés sur la débrouille nationale quand ce n’est pas sur les seuls intérêts privés, l’enrichissement personnel sans limites. Bref une politique déjà vue au siècle dernier avec ses ravages et ses millions de victimes.

En l’absence des ouvertures nécessaires et coopérantes, malgré l’intoxication du consumérisme dressé au rang d’idéal pour nos pays nantis mais dont on voit les méfaits et les très grands disfonctionnements, les sociétés civiles ont su régulièrement reprendre l’initiative et imposer d’autres perspectives de développement  :

- en 1963 pour la suppression de la politique raciale en Amérique 

-en 1989 pour la chute du mur de Berlin 

-en 1994 pour la victoire de l’Afrique du Sud sur l’apartheid

- ou encore en 1998 pour l’institution d’une Cour Pénale Internationale 

- en 2000 pour l’effacement de la dette des pays les plus démunis

- et plus récemment, en 2015, pour les laborieux accords de Paris sur le climat

Le capitalisme croyait avoir vaincu ces idéaux-là. C’était sans compter sur la grande soif des citoyens d’un monde non pas de consommateurs éternellement et dangereusement insatisfaits, mais d’un monde de citoyens vigilants, co-responsables et donc solidaires du bonheur de chacun, capables de se battre les mains nues."

D'après un article de Eraldo Affinati dans AVVENIRE du 10 décembre 2018

https://www.avvenire.it/

 

Je consomme donc je suis

Rédigé par yalla castel - - Aucun commentaire

Nous avons souvent traité du bonheur comme s'il dépendait de facteurs matériels - la nourriture, l'hygiène ou la richesse. Et pourtant, le plus souvent, il est d'abord lié à nos attentes. Or, si notre situation s'améliore, nos attentes augmentent, ce qui ne rend pas les hommes plus satisfaits que leurs ancêtres.... Le capitalisme et le consumérisme, à la différence des systèmes religieux et idéologiques précédents, qui nous invitaient à nous satisfaire de notre condition, nous répètent que nous devons sans cesse en vouloir plus. Quels sont nos grands mythes actuels ? On pourrait citer Dieu, les Etats-Unis ou Apple.... Mais le mythe du "consumérisme" romantique, selon lequel il suffit d'acheter quelque chose pour résoudre ses problèmes, est sans doute l'un des plus puissants qu'Homo sapiens ait jamais inventé. De plus en plus d'hommes croient en cette histoire basique.

Celà peut être une nouvelle voiture, un cours de yoga, une place de cinéma, mais c'est toujours quelque chose que vous consommez. Acheter devient même une activité politique : on boycotte tel produit, venu de tel endroit, fabriqué par telle société, et on manifeste sa position citoyenne. Ce mythe du consumérisme transcende toutes les frontières. Peu importe que vous soyez chrétien, juif, musulman ou hindou, que vous viviez en France, en Israël ou en Chine."
 

Yuval Noah Harari dans "Sapiens, une brève histoire de l'humanité".

Pour l'insurrection...des coeurs.

Rédigé par yalla castel - - 2 commentaires

Il existe un autre monde possible à bâtir déjà un peu présent ici et là dans l’actuel qui s’effondre en « direct live » sur nos écrans de télés, d’ordis, de téléphones portables. Puisse l’insurrection en cours se transformer en insurrection du coeur.

« Ce que nous voudrions faire, c’est changer le monde; faire en sorte que les gens puissent plus facilement se nourrir, se vêtir et avoir un toit, selon le projet même de Dieu. Il s’agit de se battre pour de meilleures conditions, s’insurger sans trêve pour honorer les droits des travailleurs, des pauvres, des indigents; les droits des pauvres quels qu’ils soient, qu’ils soient jugés « dignes » ou « indignes »; afin de changer le monde jusqu’à un certains point. Nous pouvons oeuvrer pour une oasis, une petite cellule de joie et de paix dans un monde tourmenté. Nous pouvons jeter notre petit caillou dans la mare, convaincus que chaque cercle en s’élargissant, peut atteindre le monde. Je le répète, il n’y a rien d’autre que nous puissions faire que d’aimer et prier Dieu pour qu’il creuse nos coeurs afin de nous aimer les uns les autres, aimer notre voisin, notre ennemi comme notre ami. »

(Dorothy Day, 2 juin 1946, dans « The Catholic Worker »)

Source: « Panorama » novembre 2018 page 46 du numéro 556

 

Témoignage de Marie-Noëlle Salvat (3)

Rédigé par yalla castel - - 8 commentaires

Joseph a aussi le sens de l'humour. Il aime rire et me faire rire. Deux mondes se sont ouverts et se sont offerts l'un à l'autre.

1. le sien qui a évolué depuis nos premières lettres. Sa mère Lina vient le voir. Le consulat de France que j'ai relancé n'a pas laissé le dossier au placard. Il a la double nationalité. Sa mère est guadeloupéenne. De nouveaux avocats, compétents, dévoués, après qu'il ait fait appel, ont perçu toutes les lacunes et les invraisemblances du procès. Il m'avait écrit: "Le jury a été manipulé de façon à me faire passer pour un monstre." Et tant d'autres éléments encore qui améliorent sa vie et lui permettent de supporter l'horreur de sa condition. Dernièrement sévices graves sur son co-détenu voisin de cellule. Il en a perdu la tête. Joseph a été pris en charge par un médecin pour s'en remettre.

2. le mien car je l'associe à ma vie. Il partage mes occupations et préoccupations, familiales et universelles à travers les actions du CCFD Terre Solidaire et de l'ACAT auxquelles je participe bénévolement, à travers le récit des évènements vécus par mes proches.

C'est fou de voir comment Joseph se préoccupe des personnes dont je lui parle. Il montre beaucoup d'empathie. Il prie. Il me charge de transmettre ses messages aimants.

Je corresponds depuis quelques mois avec Lina, sa maman. Elle est très profondémenet chrétienne. Elle m'a écrit que sans la foi et l'amour de Dieu elle se serait écroulée. Elle m'appelle "ma soeur en Christ". C'est une humble femme extraordinairement effacée et courageuse. Elle a élevé 6 garçons. Elle a des petits enfants.

Oui ma famille s'est élargie. Certains de mes proches et des membres de ma famille, sans lui écrire car ils ne maîtrisent pas assez l'Anglais, ont adopté Joseph comme un des leurs. Il le sait et il le leur rend bien.

Je nous confie à vos prières.

Marie Noëlle

Mes références:

Saint Vincent de Paul: "Les pauvres sont nos maîtres."

Notre pape François: "Pourquoi eux et pas moi?"  Déclaration faite aux journalistes après sa visite à des prisonniers à qui il a lavé les pieds. L'une de ses premières initiatives après son entrée en fonction.

Saint Exupéry, dans le livre Le petit Prince: "Tu es responsable pour toujours de ce que tu as apprivoisé."

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