Lavaur (1)

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Le Christ du Mas d'Agenais, Lot-et-Garonne, Authentique Rembrandt restauré. 

Oser la paix et la fraternité

Dimanche 9 avril 2023, cathédrale de Lavaur, 10h30 midi.

J’assiste à la messe chantée et accompagnée par le magnifique orgue de la cathédrale de Lavaur, Tarn.

La cathédrale est remplie remplie remplie de monde: des bébés, de jeunes enfants, de jeunes parents, des familles venues à plusieurs générations, des personnes âgées encore en couple, des personnes âgées seules.

J’écoute ce qui se dit, ce qui se chante, je regarde ce qui se vit . Je laisse mon esprit vagabonder, sauter d’une idée à l’autre.

A 70 ans passés je ressens la situation présente de la manière suivante:

Si Poutine gagne en Ukraine cela ne sera pas bon pour les Ukrainiens et pour nous aussi. S’il perd cela ne sera pas bon pour nous non plus.

La ceinture noire judo qu’il est ne m’a pas l’air d’être imprégné du code moral du judoka. Je le crains mauvais gagnant mais aussi mauvais perdant.

Je trouve normal qu’un pays veuille contrôler son immigration. Mais je trouverai normal aussi que quiconque est en danger de mort dans son pays puisse le quitter légalement.

Il y a de mon point de vue trop de crimes impunis en France et encore plus hors de France. Je ne le verrai sans doute jamais mais tout chef qui ordonne de massacrer des civils et toute personne qui obéit à cet ordre devrait finir sa vie en prison.

Je suis pour une laïcité qui accepte les autres et pas pour une laïcité d’exclusion.

Je ne le verrai sans doute jamais mais j’aimerais que nous osions la paix et la fraternité.

Trop de Christ se font crucifier tous les jours de par le vaste monde.

Je me demande enfin ce que va devenir le monde du travail de demain: métros sans conducteur, tramways et trains sans conducteur? Poids lourds et cars sans conducteur? Tracteurs dans les champs sans conducteur? Ecole sans enseignants?

En ce dimanche de Pâques j’espère un monde à venir qui ne soit pas un monde à la Robocop ou à la Mad Max. J’espère un monde à venir qui ne soit pas un monde d’indifférence.

 

 

L'empire du silence

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Tous les cinémas du Lot-et-Garonne vont projeter le film "L'Empire du silence"  de Thierry Michel.

 

Agen, au cinéma « Les montreurs d’images » et Marmande, au « Plaza », le 14 mars à 20h30

Nérac, au cinéma « Le Margot », le 16 mars à 20h30

Tonneins, au cinéma « Le Rex »,  le 17 mars à 20h30

Casteljaloux, au cinéma « L’Odyssée »,  le 21 mars à 20h30

Villeneuve-sur-Lot, au cinéma « Le grand écran »,  le 10 mai à 20h30

Sainte Livrade, au cinéma « L’utopie », le 11 mai à 20h30

 

A la fin de chaque projection un temps d’échanges et de partage sera proposé aux personnes qui resteront dans les salles.

 

Pourquoi l'Acat soutient cette initiative et nous encourage à aller le voir? 

 

Pour attirer notre attention sur ce qui se passe en République Démocratique du Congo depuis bientôt trente ans. Deux guerres successives impliquant plusieurs pays voisins et des groupes armés locaux ont provoqué des violations massives des droits humains. Assassinats, viols, tortures ont été commis. Les guerres terminées, les souffrances restent au coeur  des survivants et de leurs familles. Des violences déchirent encore le pays. 

 

L'Acat France soutient les victimes en faisant connaître leur situation auprès de le l'opinion publique internationale. Ce film est une manière de nous sensibiliser et de nous éclairer sur la réalité des faits. L'Acat France dénonce l'impunité des responsables de crimes relevant du droit international et demande que justice soit faite. L'Acat France souhaite que le rapport Mapping permette de mettre en place les mécanismes d'une justice à l'égard des victimes décédées et des victimes rescapées et de leurs familles. 

 

Pour en savoir plus sur le film:

 

https://empire-du-silence.com

 

Pour en savoir plus sur l’ACAT France:

 

https://www.acatfrance.fr

Petit mot d'Etty Hillesum

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Etty Hillesum est née en 1914 dans une famille juive hollandaise athée. Alors que sa famille, ses frères, elle-même n'étaient pas des juifs religieux, ne se sentaient pas vraiment juifs, alors que par trois  fois elle aurait pu quitter la Hollande - pour l'Angleterre, pour le Canada, pour l'Australie - au fur et à mesure des persécutions des "siens", elle va rejoindre dans des camps de transit celles et ceux qui vont partir vers la mort. Elle a décidé en conscience de les accompagner vers les chambres à gaz et les fours crématoires. Elle va alors se comporter  comme si elle n'allait jamais mourir. Elle va s'identifier au Christ. Ne pas tuer, ne pas faire tuer, témoigner par écrit, résister. Répondre au mal par le bien a été son choix de 1940 à 1943.

L'Histoire a retenu le nom d'Etty Hillesum et pas ceux de ses bourreaux.

Elle n'avait pas d'autres armes que son âme, une belle âme.

"La vie est une chose merveilleuse et grande, après la guerre nous aurons à construire une monde entièrement nouveau et, à chaque nouvelle exaction, à chaque nouvelle cruauté, nous devrons opposer un petit supplément d'amour et de bonté à conquérir sur nous-mêmes. Nous avons le droit de souffrir, mais non de succomber à la souffrance. Et si nous survivons à cette époque indemne de corps et d'âme, d'âme surtout, sans amertume, sans haine, nous aurons aussi notre mot à dire après la guerre. Je suis peut-être une femme ambitieuse: j'aimerais bien avoir un tout petit mot à dire." 

Etty Hillesum est décédée en 1943 à Auschwitz à l'âge de 29 ans.

Pour faire la guerre

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Pour déclencher une guerre il ne faut pas en donner les vraies raisons.

Il faut cacher l’Histoire, la déformer, la tordre pour justifier la guerre.

Il faut diaboliser l’adversaire.

Il faut toujours se présenter comme le défenseur des victimes et présenter la guerre comme « humanitaire ».

Il faut empêcher les opposants à la guerre de s’exprimer et les faire disparaître du débat politique.

Anatole France

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Voici une lettre écrite par Anatole France le 18 juillet 1922 et adressée à Marcel Cachin alors directeur du journal "L'Humanité".

 

On croit mourir pour la patrie, on meurt pour les industriels

 

Je vous prie de signaler à vos lecteurs le récent livre de Michel Corday, "Les Hauts Fourneaux", qu’il importe de connaître.

On y trouvera sur les origines de la conduite de la guerre des idées que vous partagerez et qu’on connaît encore trop mal en France ; on y verra notamment (ce dont nous avions déjà tous deux quelque soupçon) que la guerre mondiale fut essentiellement l’œuvre des hommes d’argent, que ce sont les hauts industriels des différents États de l’Europe qui, tout d’abord, la voulurent, la rendirent nécessaire, la firent, la prolongèrent. Ils en firent leur état, mirent en jeu leur fortune, en tirèrent d’immenses bénéfices et s’y livrèrent avec tant d’ardeur, qu’ils ruinèrent l’Europe, se ruinèrent eux-même et disloquèrent le monde.

Écoutez Corday, sur le sujet qu’il traite avec toute la force de sa conviction et toute la puissance de son talent. — « Ces hommes-là, ils ressemblent à leurs hauts fourneaux, à ces tours féodales dressées face à face le long des frontières, et dont il faut sans cesse, le jour, la nuit, emplir les entrailles dévorantes de minerai, de charbon, afin que ruisselle au bas la coulée du métal. Eux aussi, leur insatiable appétit exige qu’on jette au feu, sans relâche, dans la paix, dans la guerre, et toutes les richesses du sol, et tous les fruits du travail, et les hommes, oui, les hommes mêmes, par troupeaux, par armées, tous précipités pêle-mêle dans la fournaise béante, afin que s’amassent à leurs pieds les lingots, encore plus de lingots, toujours plus de lingots… Oui, voilà bien leur emblème, leurs armes parlantes, à leur image. Ce sont eux les vrais hauts fourneaux ! » (page 163).

Ainsi, ceux qui moururent dans cette guerre ne surent pas pourquoi ils mourraient. Il en est de même dans toutes les guerres. Mais non pas au même degré. Ceux qui tombèrent à Jemmapes ne se trompaient pas à ce point sur la cause à laquelle ils se dévouaient. Cette fois, l’ignorance des victimes est tragique. On croit mourir pour la patrie ; on meurt pour des industriels.

Ces maîtres de l’heure possédaient les trois choses nécessaires aux grandes entreprises modernes : des usines, des banques, des journaux. Michel Corday nous montre comment ils usèrent de ces trois machines à broyer le monde. Il me donna, notamment, l’explication d’un phénomène qui m’avait surpris non par lui-même, mais par son excessive intensité, et dont l’histoire ne m’avait pas fourni un semblable exemple : c’est comment la haine d’un peuple, de tout un peuple, s’étendit en France avec une violence inouïe et hors de toute proportion avec les haines soulevées dans ce même pays par les guerres de la Révolution et de l’Empire. Je ne parle pas des guerres de l’ancien régime qui ne faisaient pas haïr aux français les peuples ennemis. Ce fut cette fois, chez nous, une haine qui ne s’éteignit pas avec la paix, nous fit oublier nos propres intérêts et perdre tout sens des réalités, sans même que nous sentions cette passion qui nous possédait, sinon parfois pour la trouver trop faible.

Michel Corday montre très bien que cette haine a été forgée par les grands journaux, qui restent coupables, encore à cette heure, d’un état d’esprit qui conduit la France, avec l’Europe entière, à sa ruine totale. « L’esprit de vengeance et de haine, dit Michel Corday, est entretenu par les journaux. Et cette orthodoxie farouche ne tolère pas la dissidence ni même la tiédeur. Hors d’elle, tout est défaillance ou félonie. Ne pas la servir c’est la trahir. »

Vers la fin de la guerre, je m’étonnais devant quelques personnes de cette haine d’un peuple entier comme d’une nouveauté que l’on trouvait naturelle et à laquelle je ne m’habituais pas. Une dame de beaucoup d’intelligence et dont les mœurs étaient douces assura que si c’était une nouveauté, cette nouveauté était fort heureuse. « C’est, dit-elle, un signe de progrès et la preuve que notre morale s’est perfectionnée avec les siècles : la haine est une vertu ; c’est peut-être la plus noble des vertus. »

Je lui demandais timidement comment il est possible de haïr tout un peuple :

— Pensez, madame, un peuple entier c’est grand… Quoi ? Un peuple composé de millions d’individus, différents les uns des autres, dont aucun ne ressemble aux autres, dont un nombre infiniment petit a seul voulu la guerre, dont un nombre moindre encore en est responsable, et dont la masse innocente en a souffert mort et passion. Haïr un peuple, mais c’est haïr les contraires, le bien et le mal, la beauté et la laideur. »

Quelle étrange manie ! Je ne sais pas trop si nous commençons à en guérir. Je l’espère. Il le faut. Le livre de Michel Corday vient à temps pour nous inspirer des idées salutaires. Puisse-t-il être entendu ! L’Europe n’est pas faite d’États isolés, indépendants les uns des autres. Elle forme un tout harmonieux. En détruire une partie, c’est offenser les autres.

Notre salut c’est d’être bons Européens. Hors de là, tout est ruine et misère.

Salut et fraternité,

Anatole FRANCE.

Source: https://fr.m.wikisource.org/wiki/On_croit_mourir_pour_la_patrie…

 

 

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