"Grand Hôtel Europa" est un livre d'Ilja Léonard Pfeijiffer publié par "Les Presses de la Cité" en Février 2022. L'auteur est néerlandais. La traduction est de Françoise Antoine.
Code ISBN : 978-2-258-19468-7 . Prix: 23 € pour 522 pages.
En voici un extrait:
" Seule artère vénitienne qui ressemblât un tant soit peu à une rue passante, avec une direction claire, des chaînes de magasins et un vrai MacDonald's, la Stada Nova était presque impraticable. Une manifestation était en cours. Une quarantaine de protestataires avait déployé des banderoles et le passage était obstrué par des centaines de touristes affairés à photographier cette authentique comédie à l'italiene. Il s'agissait apparemment de sympathisants de groupuscules d'extrême droite, qui revendiquaient plus d'autonomie pour la Vénétie.
J'ai toujours trouvé étonnant que les gens imaginent pouvoir résoudre automatiquement tous les problèmes existants en ayant davantage voix au chapitre. Ils recherchent la réponse dans la procédure de prise de décision, alors que la vraie question, selon moi, serait d'identifier les décisions souhaitables. Cela étant, la tendance qu'ont les gens à reporter leurs problèmes sur d'autres est psychologiquement compréhensible. La solution semble à moitié trouvée lorsqu'on peut blâmer un tiers pour les désagréments que l'on vit.
Les banderolles et le tract distribué épinglaient les boucs émissaires habituels : le gouvernement de Rome, les technocrates européens de Bruxelles et le tsunami d'étrangers dont les politciens accusés de s 'en mettre plein les poches étaient tenus personnellement responsables. Par étrangers, ils ne visaient pas les touristes qui photographiaient la manifestation et constituaient, en tant que représentants d'une invasion croissante et incontrôlable, le véritable tsunami qui engloutissait la ville et la faisait sombrer dans la lagune. Eux étaient des nantis, ils ne pouvaient donc en aucun cas être mauvais. Celui qui pense être dans la misère en attribue généralement la faute à celui qui l'est encore plus. Les faibles en veulent généralement aux plus faibles encore. Et le fait qu'il n'y ait pratiquement pas de réfugiés arrivés par bateau ni autres migrants africains à Venise ne devait pas empêcher de les identifier comme la source de tous les maux. Chacun saît qu'ils envahissent le Vieux Continent avec leur religion effrayante qui engendre le terrorisme, leur paresse qui siphonne les aides sociales et leurs énormes organes génitaux qui, sans aucun respect pour nos normes et nos valeurs, vous éclaboussent de leur testostérone. Les gens ne sont pas dupes. Et le fait que ces Noirs soient presque invisibles en ville était encore un de ces complots montés par les médias de gauche, qui refusent de mettre un nom sur les problèmes. Il ne fallait pas leur en conter.
(...)
Le séparatisme naît de la nostalgie de temps meilleurs, réels ou fantasmés. Il est tentant de penser que la solution aux problèmes d'aujourd'hui consiste à reculer les horloges jusqu'à un jour où ces problèmes n'existaient pas encore. On crée, on attise et on amplifie le malaise et les peurs, pour ensuite présenter en solution un passé idyllique et idéalisé. Nous devrions refermer nos frontières, réintroduire notre chère vieille monnaie, faire sonner les cloches de nos églises et abolir les mosquées, rétablir le service militaire, chanter l'hymne national et ressortir notre vieille morale du grenier, l'astiquer et la brandir tel un phare brillant dans les ténèbres.
Il est de mauvais augure que ce message nostalgique trouve un tel écho dans l'Europe entière. Si une part significative et grandissante de la population est prête à croire que tout était mieux avant, nous sommes en droit de parler d'un continent usé et fatigué qui, comme un vieillard, regarde fixement le vide sans plus rien attendre de l'avenir et songe au bon vieux temps, quand les hivers étaient encore de vrais hivers, et les étés interminables. Il n'existe pas de meilleur preuve que l'Europe est devenue prisonnière de son propre passé. Mais quand l'Occident sombre dans la mélancolie en pensant au soleil qui l'éclairait à son zénith, la nostalgie ne peut en aucun cas être le remède."
(Pages 96/97/98)
Source photo: Facebook Vivre le Bassin
https://www.facebook.com/vivrelebassin/
Le tourisme est l'industrie qui consiste à transporter des gens qui seraient mieux chez eux dans des endroits qui seraient mieux sans eux.
Jean Mistler
Dans le monde, de nombreux endroits dépendent fortement du tourisme qui est une source clé de revenus et d’emplois. Malheureusement, il peut aussi être une gangrène, surtout s’il n’est pas bien géré.
Avantages du tourisme
Economique
Les revenus générés par le tourisme représentent une part importante des revenus privés, locaux et nationaux. C’est pour cela que l'aspect économique est le premier avantage du tourisme, en particulier dans les pays en développement.
Opportuniste et Promotionnel
Les hôtels, les bars, les transports et les restaurants ont tous besoin d’une bonne main-d’œuvre. Le tourisme peut fournir à des personnes de l’emploi pour subvenir à leurs besoins. De même il permet aux localités d’avoir une chance de se mettre en valeur et de se faire connaître dans le monde.
Infrastructures
Grâce à lui, le gouvernement s’investit dans des infrastructures telles que les routes, les réseaux ferroviaires et les installations médicales et éducatives locales.
Interculturel
Le tourisme favorise les connexions internationales qui peuvent apporter plus de collaborations commerciales et culturelles à long terme. Il favorise également la sensibilisation interculturelle des habitants et conduit à un brassage interculturel.
Les inconvénients du tourisme
Environnemental
Le tourisme peut souvent être à la base des dommages environnementaux avec des risques tels que la pollution, la perte d’habitats naturels, l’érosion et les incendies de forêt. Même si le plus souvent les touristes sont responsables, leur nombre peut causer des dommages importants.
Culturel
La commercialisation d’une culture peut conduire à l’effacement de ce patrimoine culturel.
Économie de services
Le tourisme crée du travail. Mais la plupart de ces travaux sont de niveau relativement bas, comme le travail dans les bars, les services hôteliers, la restauration. Ces travailleurs mal payés et peu qualifiés; ils ont peu de chance de connaître des promotions.
Financements déséquilibrés
Les investissements sont presque tous à l’endroit des zones touristiques alors qu’ils pourraient être utilisés plus efficacement pour autres taches dans le pays. Ainsi les habitants qui ne vivent pas dans des zones touristiques spécifiques sont tous lésés.
Source: https://www.purpleslurple.net/tourisme-avantages-et-inconvenients/
Joseph a 71 ans. Il a été maçon - tailleur de pierres pendant 45 ans. Son père était maçon - tailleur de pierres. Son fils est maçon - tailleur de pierres.
Comme beaucoup de femmes et d'hommes de sa génération il a quitté très jeune son village natal, son département natal pour aller travailler en ville, dans un département voisin plus riche que celui qui a été le berceau de sa famille pendant plusieurs générations.
Dès qu'il a pu mettre un peu d'argent de côté, il a racheté à un vieil oncle une maison où il a passé une partie de son enfance dans un village de l'Aveyron aux portes de l'Aubrac.
Elle était en très mauvais état et pour ce qui est du confort du monde moderne vraiment d'une autre époque.
Patiemment et sans compter son temps, Joseph a restauré de ses propres mains ce bien familial centenaire pour en faire une très belle résidence secondaire en respectant son cachet initial. Elle est parfaitement intégrée au paysage. Elle est surtout très fonctionnelle et "moderne": eau froide eau chaude à l'évier, chauffage efficace avec un vieil insert récupéré dans une déchetterie, salle de bains, wc intérieurs. Epaisse isolation aux plafonds et sous les toits. Pour les murs nul besoin d'isolation vu leur épaisseur et la qualité des pierres utilisées pour la reconstruction. Tous les arbres trop près de la maison ont été abattus par sécurité avant même que de grandes tornades refassent leur apparition dans notre pays. Ils ont été transformés en bois de chauffage.
Joseph nous a invité à venir passer le week-end pascal dans son petit paradis terrestre.
Nous avons fait connaissance avec Elisabeth, 75 ans, sa compagne depuis 28 ans. Tous deux font partie d'une génération qui ne se raconte pas. Les épreuves de la vie qu'ils ont traversées avant de se connaître et depuis qu'ils se connaissent, il n'en sera pas question durant notre séjour chez eux. Ils ont appris dès leur enfance qu'il fallait être dur au travail et dur à la peine. Ne jamais se plaindre, ne jamais geindre.
Joseph est droit, physiquement, moralement, comme les pierres d'angle de sa maison. Il peut sembler rugueux de caractère comme les pierres des murs qu'il a remis d'équerre. Mais en fait il est lisse de paroles comme certaines belles pierres taillées qu'il a récupérées et ré-utilisées à bon escient. Il ne dit de mal de personne. Les événements extérieurs semblent glisser sur lui.
La télé est allumée dans la cuisine mais le son est baissé. Les images du monde rentrent dans son univers familial mais ne semblent pas l'atteindre, le concerner. Il est d'un autre monde: celui de l'Aveyron immuable, éternel depuis des millénaires.
Joseph et Elisabeth n'ont pas pour autant des coeurs de pierre. Ils sont depuis leurs jeunes années bénévoles dans un grand club sportif bien connu dans le milieu du rugby. Ils continuent régulièrement de "donner la main" pour faire vivre et rayonner ce sport qu'ils aiment et qui les réunit encore avec passion.
Nous avons passé un week-end pascal très calme et enrichissant, loin du tumulte du monde d'aujourd'hui.
Joseph et Elisabeth ne sont pas des personnages médiatiques. Ils ne font pas la une des journaux et des émissions télés. Ils n'en existent pas moins. Avec beaucoup d'autres Joseph et Elisabeth de France ils sont les racines toujours vivaces de nos régions au riche passé et au présent porteur d'avenir.
La photo ci-dessus n'est pas prise sur le site des anciens abattoirs. Mais elle illustre "Le voyage à Nantes" ailleurs dans la ville sur le thème "Le pas de côté".
Site des anciens abattoirs (Rezé)
"Transfert"
Conçu et mis en œuvre par Pick Up production
Aux portes de la ville de Nantes, dans un paysage désertique, une cité se dessine et va évoluer au fil des ans. Un espace curieux, exotique, vivant, affranchi, étonnant. Un lieu qui s’invente chaque jour, où l’art s’exprime à ciel ouvert. Des artistes, des architectes, des scénographes l’investissent et s’y croisent.
Pour sa première saison, musiques, spectacles de rue et de cirque, arts forains et visuels se mêlent aux loisirs populaires, aux espaces de prise de parole, aux chantiers participatifs et aux rendez-vous familiaux. Des expériences singulières ont lieu sur une place publique. Ici, des ateliers d’artistes, un bar, un restaurant, des aires de jeux ; là, un remorqueur ou encore un chapiteau... Un endroit à découvrir, un lieu paisible, apaisant, enrichissant où faire beaucoup de belles et bonne rencontres.
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Je suis cerné par les zadistes. Je ne suis pas zadiste, mes enfants et petits enfants non plus.
Pendant 20 ans je suis allé un week-end sur deux dans un petit village du Tarn situé à 4 kms et demi de la forêt de Sivens. Nous nous sommes beaucoup promenés dans cette magnifique propriété publique qui n’a pas toujours appartenu au Conseil Général du Tarn. Les aménagements permettaient les repas en plein air, les barbecues. Il y avait une aire de jeux pour les enfants. Beaucoup de sentiers étaient balisés. Nous pouvions faire librement de très belles randonnées pédestres, VTT en toutes saisons. La Maison de la Forêt était accueillante et offrait tout au long de l’année diverses animations autour de thèmes liés à la nature, aux plantes, aux animaux. Plus de temps en temps des expositions d’art. C’était un lieu de vie agréable pour toutes les générations. Qui plus est gratuit. Ce qui devient de plus en plus rare de nos jours.
Et puis un jour ce très joli lieu de vie a été rempli du bruit des tronçonneuses, des pelles mécaniques, des engins de chantier pour construire un lac d’irrigation. Et rapidement la situation a dégénéré. Une partie de la population est restée indifférente à ce qui se passait, une grande partie de la population a été choquée par la violence de certains zadistes, une toute petite partie de la population a pris fait et cause pour les zadistes. Il y a eu un mort dans les affrontements avec les forces de l’ordre: un tout jeune zadiste.
Je ne vais plus dans le Tarn depuis deux ans mais voici maintenant qu’à 2.5 kms de ma maison d’habitation en Lot-et-Garonne, les zadistes commencent à arriver pour contrer un projet de Center Parc.
Voici quelques réflexions entendues:
Une vieille dame: « Les zadistes sont les descendants de Jacquou le Croquant ».
Un vieux monsieur: « Ils sont les descendants de la Commune. »
Une toute jeune femme zadiste: « Depuis que je suis née je ne vois que des couples qui ne tiennent pas dans le temps. Depuis que je suis enfant, j’entends dire que l’eau est polluée, que l’air est pollué, que la nourriture est polluée, qu’un Français sur deux fera un cancer dans sa vie, que je n’arriverai à rien en faisant des études. Je veux vivre, je veux pouvoir habiter dans une yourte, dans une maison en paille et en terre, je veux pouvoir faire de l’agroforesterie, de la permaculture. Je veux faire du collectif. Et je vous emmerde! » (… ce qui n’est pas la meilleure manière de faire du collectif…)
Colibri Cx