L'ACAT France et Gaza

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ONG chrétienne œcuménique engagée dans la défense des droits humains, l’ACAT-France ne peut rester sans réagir, non seulement à la tragédie humaine qui se déroule actuellement dans la bande de Gaza, mais aussi aux accusations graves de crimes de guerre, de crimes contre l’humanité et de génocide qui sont utilisées pour la qualifier.

S’il ne lui appartient pas de se substituer aux juridictions internationales saisies pour donner une qualification juridique aux faits qui se déroulent sous nos yeux, elle refuse d’être bâillonnée et de se taire pour éviter que sa parole ne nourrisse les immondices de ceux qui menacent, diabolisent et déshumanisent un peuple en s’imaginant ainsi en aider un autre, pour reprendre les mots de Delphine Horvilleur.

Dès le 11 octobre 2023, nous avons clairement condamné l’action terroriste du Hamas contre les populations civiles de l’État d’Israël, ainsi que la volonté affichée du gouvernement israélien de s’affranchir du droit international humanitaire et de toute limite dans son désir de vengeance.

Dix-neuf mois de guerre et plus de 50 000 morts plus tard, Gaza n’est plus qu’un champ de ruines, et le nombre de victimes civiles non belligérantes augmente chaque jour. Les familles de Gaza souffrent de la faim, alors que la nourriture dont elles ont besoin est bloquée à la frontière. Les organisations humanitaires ne peuvent pas leur fournir l’assistance vitale nécessaire, en raison de l’interdiction totale de l’aide humanitaire imposée par le gouvernement israélien, qui affiche de plus en plus clairement sa volonté d’annexion du territoire et d’en faire partir ses occupants.

Nous appelons à un cessez-le-feu immédiat, essentiel pour protéger les civils, permettre l’accès humanitaire et favoriser un dialogue constructif. La situation à Gaza, où plus de deux millions de personnes souffrent de famine et de violence permanente, est injustifiable. Nous demandons à toutes les parties de respecter les droits humains et de garantir la sécurité des populations civiles. Nous demandons que les otages encore détenus soient libérés ou que les corps soient restitués à leurs familles.

L’ACAT-France soutient l’idée d’une solution juste et durable au conflit israélo-palestinien, fondée sur le droit international et la reconnaissance des droits de tous les peuples. Nous croyons fermement que la paix ne peut être atteinte que par le respect mutuel, la dignité humaine et la justice pour tous. Nous appelons à la fin de l’occupation, à la reconnaissance d’un État palestinien souverain et à la protection des droits des Israéliens et des Palestiniens.

Le projet du gouvernement israélien de transfert forcé de la population de Gaza vers une zone restreinte ne fait qu’aggraver les craintes concernant l’existence même des Palestiniens dans un pays qui est aussi le leur. Les stratégies militaires renforcées, qui n’ont pas abouti à une résolution durable, ne feront qu’entraîner de nouveaux déplacements massifs de population, ainsi que davantage de morts et de blessés parmi les populations civiles non belligérantes.

Nous exhortons la communauté internationale à agir avec détermination pour mettre fin à cette violence et à soutenir les mouvements pacifistes qui œuvrent pour un avenir où les deux peuples peuvent vivre en sécurité et en harmonie. Il est impératif que les États tiers veillent à ce que les violations des droits humains cessent immédiatement et que les responsables soient traduits en justice.

Fidèles à nos valeurs, nous croyons que l’amour du prochain, tel qu’énoncé dans nos traditions, doit transcender les frontières et les différences. Cet amour ne doit pas être aveugle, mais éclairé par la compassion et la volonté de voir l’autre dans sa souffrance. Il est temps de briser le silence et de dénoncer les injustices, non seulement pour défendre nos propres valeurs, mais aussi pour tendre la main à ceux qui souffrent.

Yves Rolland

Président de l’ACAT-France – Magistrat honoraire

Le CCFD Terre Solidaire et Gaza

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12 associations et ONG françaises appellent la France à prendre des engagements concrets contre le plan d’occupation de la bande de Gaza annoncé par le gouvernement israélien.


Lundi 5 mai, Benyamin Nétanyahou a annoncé sur X un plan dit de “conquête” renforçant l’occupation effective de la majorité du territoire de la bande de Gaza. La population palestinienne serait alors contrainte à un nouveau déplacement forcé et dans l’obligation de se masser au sud du corridor de Morag, dans le gouvernorat de Rafah. Nous craignons une nouvelle aggravation de la situation humanitaire déjà catastrophique. Le gouvernement israélien est actuellement en train de mobiliser plusieurs milliers de soldats réservistes en préparation de cette attaque, et a fixé comme date limite de négociation d’un accord de cessez-le-feu à la fin de la visite de Donald Trump dans trois pays de la région, du 13 au 16 mai. Les déplacements forcés de population constituent systématiquement des crimes de guerre.

Nos organisations appellent la France à utiliser l’ensemble des leviers d’action dont elle dispose afin de faire pression sur le gouvernement israélien pour que cesse le génocide en cours, notamment en prenant des sanctions à l’encontre de membres du gouvernement israélien, en interdisant le commerce des produits des colonies israéliennes, en appelant à la suspension de l’accord d’association UE-Israël et en suspendant les livraisons d’armes et de composants militaires à Israël. La France doit aussi clarifier sa position concernant les mandats d’arrêt à l’encontre de Benyamin Nétanyahou et Yoav Gallant, et indiquer qu’elle procéderait à leur arrestation s’ils se rendaient sur le territoire français. Elle doit utiliser tous les moyens dont elle dispose pour que l’aide humanitaire puisse entrer dans la bande de Gaza sans entrave.

Israël refuse que l’aide humanitaire rentre dans la bande de Gaza depuis le 2 mars. 100 % de la population devrait être confrontée à des niveaux élevés d’insécurité alimentaire aiguë, classés en phase 3 (crise) ou plus selon les projections de la classification IPC, et 35 % de la population de Gaza reçoit moins de 15 litres d’eau par personne et par jour pour boire, cuisiner et assurer son hygiène de base .

Près de 200 journalistes palestiniens ont été tués dans la bande de Gaza depuis le 7 octobre 2023, ce qui en fait la période la plus meurtrière pour les journalistes depuis 1992 .

La Cour internationale de Justice a, dans un avis consultatif du 19 juillet 2024, déclaré que l’occupation par Israël du Territoire palestinien était illégale. L’Assemblée générale des Nations-Unies a adopté le 18 septembre 2024 une résolution qui exige d’Israël de mettre fin à sa présence illicite dans le Territoire palestinien occupé au plus tard en septembre 2025. Le 26 janvier 2024, la Cour internationale de Justice a en outre ordonné à Israël de s’abstenir de commettre des actes constitutifs du crime de génocide.

Signataires 

Plateforme des ONG françaises pour la Palestine, Association France Palestine Solidarité, CCFD-Terre Solidaire, CEDETIM, Chrétiens de la Méditerranée, la Cimade, CRID, Enfance Réseau Monde – Services, Réseau Euromed France, Ligue des droits de l’Homme, One Justice, les amis de Sabeel France

Samedi 17 mai 2025

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  La droite Républicaine gravement malade, par Gérard Bayon

 

Depuis maintenant plus de 10 ans nous constatons un affaissement spectaculaire de la droite républicaine française, naguère force centrale de l’échiquier politique. 

Sur le plan politique d’abord, ce choix relève d’un calcul à courte vue. En s’alignant sur les thématiques populistes — immigration, insécurité, identité nationale — la droite républicaine ne fait que confirmer son impuissance à proposer une lecture originale du réel. Au lieu de reconstruire une pensée structurée et d’apporter des réponses concrètes aux fractures sociales, économiques et écologiques qui traversent la société française, elle se contente d’imiter les outrances verbales et les simplismes d’extrême droite, voire de les exagérer comme le fait L. Wauquiez. Ce mimétisme n’a qu’un effet : banaliser des idées autrefois considérées comme incompatibles avec les valeurs républicaines. Or, quand la droite classique court derrière l’extrême droite, elle ne la rattrape pas , elle la légitime.

Incapable de formuler un projet clair, cohérent et adapté aux défis contemporains, cette droite, en quête désespérée d’existence électorale, semble de plus en plus tentée par une stratégie de rapprochement idéologique avec les partis populistes, au premier rang desquels le Rassemblement national et Reconquête, avec notamment les récents appels du pied à Sarah Knafo. Une telle orientation soulève une double interrogation : est-elle politiquement intelligente, et est-elle moralement, voire démocratiquement, pertinente ? Il est permis d’en douter. Pis : cette dérive pourrait s’avérer dangereuse pour l’équilibre républicain et pour les Français eux-mêmes.

Sur le plan intellectuel et moral, ce rapprochement est une abdication. Historiquement, la droite républicaine se réclamait du gaullisme, du libéralisme politique, d’un conservatisme éclairé. En flattant les instincts les plus primitifs d’un électorat en colère, peur de l’étranger, rejet du multiculturalisme, fascination pour l’autorité, elle tourne le dos à cette tradition. Elle ne propose plus, elle copie.
Elle ne rassemble plus, elle segmente. En adoptant les mots, les obsessions et parfois même les provocations de l’extrême droite, elle brouille les repères, affaiblit la culture démocratique et prépare le
terrain à une normalisation de l’illibéralisme.

Mais les conséquences les plus préoccupantes sont à chercher du côté des citoyens eux-mêmes. En validant une vision anxiogène, simplificatrice et excluante de la société, cette droite populiste contribue à fracturer davantage un corps social déjà fragilisé. Elle détourne l’attention des véritables urgences : crise climatique, jeunesse et éducation nationale, pouvoir d’achat, réforme indispensable et urgente de l’État, politique industrielle. Elle alimente une guerre culturelle sans fin, où l’émotion l’emporte sur la raison, et le ressentiment sur la responsabilité. Pire encore, en brouillant la frontière entre droite républicaine et extrême droite, elle rend possible demain ce qui semblait impensable hier :
l’accession au pouvoir de partis aux méthodes autoritaires et aux valeurs antidémocratiques.

Ainsi, loin d’être un choix stratégique « intelligent », le rapprochement entre la droite républicaine et les partis populistes sans aucune vision intelligente est une impasse politique, un reniement moral et un risque démocratique. Si cette droite veut renaître, ce ne sera pas en s’agenouillant devant l’extrême droite, mais en retrouvant le courage d’inventer un projet exigeant, fondé sur l’autorité républicaine, le
combat contre l’idéologie et cette gauche devenue infréquentable, la justice sociale et la confiance dans la raison.

Cette droite dite républicaine est à mon avis devenue incapable de remporter les élections présidentielle et législatives et d’autres dégâts risquent même de survenir lors des prochaines élections municipales.

Gérard Bayon

Lu sur le blog de Maxime Tandonnet.

 

Météo politique de la France

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Les droites françaises sont plurielles. Les gauches aussi. 

Les affrontements de personnes candidates aux élections à venir donnent lieu à des prises de paroles parfois éloignées des réalités du quotidien des peuples de France. 

Les migrant ne sont pas responsables des difficultés de notre pays et des difficultés de nombreux pays autour de nous. 

Les attaques contre l’Education Nationale, la police, la gendarmerie et la Justice affaiblissent notre pays. 

La guerre Russo-Ukrainienne est une guerre civile entre blancs. Les morts ne feront pas d'enfants qui ne feront pas d'enfants.

Le conflit israélo palestinien est une catastrophe que personne ne parvient à arrêter. 

Des sémites s’entretuent depuis 1948. 

Pas d’eau pas d’électricité pas de nourriture: pas d’humanité. 

Allons-nous vers une nouvelle crise sociale?

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"La soif d'innovations qui depuis longtemps s'est emparée des sociétés et les tient dans une agitation fiévreuse devait, tôt ou tard, passer des régions de la politique dans la sphère voisine de l'économie sociale. En effet, l'industrie s'est développée et ses méthodes se sont complètement renouvelées. Les rapports entre patrons et ouvriers se sont modifiés. La richesse a afflué entre les mains d'un petit nombre et la multitude a été laissée dans l'indigence. Les ouvriers ont conçu une opinion plus haute d'eux-mêmes et ont contracté entre eux une union plus intime. Tous ces faits, sans parler de la corruption des moeurs, ont eu pour résultat un redoutable conflit.

Partout, les esprits sont en suspens et dans une anxieuse attente, ce qui seul suffit à prouver combien de graves intérêts sont ici engagés. Cette situation préoccupe à la fois le génie des savants, la prudence des sages, les délibérations des réunions populaires, la perspicacité des législateurs et les conseils des gouvernants. En ce moment, il n'est pas de question qui tourmente davantage l'esprit humain. (...)

Le problème n'est pas aisé à résoudre, ni exempt de péril. Il est difficile, en effet, de préciser avec justesse les droits et les devoirs qui règlent les relations des riches et des prolétaires, des capitalistes et des travailleurs. D'autre part, le problème n'est pas sans danger, parce que trop souvent d'habiles agitateurs cherchent à en dénaturer le sens et en profitent pour exciter les multitudes et fomenter les troubles.

Quoi qu'il en soit, Nous sommes persuadé, et tout le monde en convient, qu'il faut, par des mesures promptes et efficaces, venir en aide aux hommes des classes inférieures, attendu qu'ils sont pour la plupart dans une situation d'infortune et de misère imméritées.

Le dernier siècle a détruit, sans rien leur substituer, les corporations anciennes qui étaient pour eux une protection. Les sentiments religieux du passé ont disparu des lois et des institutions publiques et ainsi, peu à peu, les travailleurs isolés et sans défense se sont vu, avec le temps, livrer à la merci de maîtres inhumains et à la cupidité d'une concurrence effrénée. Une usure dévorante est venue accroître encore le mal. Condamnée à plusieurs reprises par le jugement de l'Eglise, elle n'a cessé d'être pratiquée sous une autre forme par des hommes avides de gain et d'une insatiable cupidité. À tout cela, il faut ajouter la concentration entre les mains de quelques-uns de l'industrie et du commerce devenus le partage d'un petit nombre d'hommes opulents et de ploutocrates qui imposent ainsi un joug presque servile à l'infinie multitude des prolétaires."

Ce texte n'a pas été écrit par Jean Luc Mélanchon ou Marine Le Pen ni aucun leader syndical contemporain. Il a été écrit par le pape Léon XIII et publié le 15 mai 1891 dans l'encyclique "Rerum Novarum".

 

 

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