Jean François Colosimo(1)

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"Nous sommes les enfants du siècle, vingtième de l'ère chrétienne, qui a semé conflits,  camps et charniers sur toutes les faces de la Terre. Innombrables ont été les soldats tués sur le champ d'honneur et inhumés dans des nécropoles sacrées auxquelles tournent les cimetières militaires avant que l'ombre ne les recouvre et que leurs dormants ne trouvent définitivement la paix. Incommensurable demeurent le nombre de civils assassinés, anonymes, privés de sépulture, jetés dans des fosses obscures, dont on ignore où et comment ils périrent, quelle fut leur dernière heure, si leurs ossements seront demain exhumés et si leurs manes connaîtront finalement le repos.Comme à aucune autre période de l'histoire, l'extermination a pris force de loi universelle. De manière abyssale, nos aïeux ont appris que nul être humain ne peut se déclarer indemne de l'inhumanité."

Grand Hôtel Europa

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"Grand Hôtel Europa" est un livre d'Ilja Léonard Pfeijiffer publié par "Les Presses de la Cité" en Février 2022. L'auteur est néerlandais. La traduction est de Françoise Antoine.

Code ISBN : 978-2-258-19468-7 . Prix: 23 € pour  522 pages.

En voici un extrait:

" Seule artère vénitienne qui ressemblât un tant soit peu à une rue passante, avec une direction claire, des chaînes de magasins et un vrai MacDonald's, la Stada Nova était presque impraticable. Une manifestation était en cours. Une quarantaine de protestataires avait déployé des banderoles et le passage était obstrué par des centaines de touristes affairés à photographier cette authentique comédie à l'italiene. Il s'agissait apparemment de sympathisants de groupuscules d'extrême droite, qui revendiquaient plus d'autonomie pour la Vénétie.

J'ai toujours trouvé étonnant que les gens imaginent pouvoir  résoudre automatiquement tous les problèmes existants en ayant davantage voix au chapitre. Ils recherchent la réponse dans la procédure de prise de décision, alors que la vraie question, selon moi, serait d'identifier les décisions souhaitables. Cela étant, la tendance qu'ont les gens à reporter leurs problèmes sur d'autres est psychologiquement compréhensible. La solution semble à moitié trouvée lorsqu'on peut blâmer un tiers pour les désagréments que l'on vit.

Les banderolles et le tract distribué épinglaient les boucs émissaires habituels : le gouvernement de Rome, les technocrates européens de Bruxelles et le tsunami d'étrangers dont les politciens accusés de s 'en mettre plein les poches étaient tenus personnellement responsables. Par étrangers, ils ne visaient pas les touristes qui photographiaient la manifestation et constituaient, en tant que représentants d'une invasion croissante et incontrôlable, le véritable tsunami qui engloutissait la ville et la faisait sombrer dans la lagune.  Eux étaient des nantis, ils ne pouvaient donc en aucun cas être mauvais. Celui qui pense être dans la misère en attribue généralement la faute à celui qui l'est encore plus.  Les faibles en veulent généralement aux plus faibles encore.  Et le fait qu'il n'y ait pratiquement pas de réfugiés arrivés par bateau ni autres migrants africains à Venise ne devait pas empêcher de les identifier comme la source de tous les maux. Chacun saît qu'ils envahissent le Vieux Continent avec leur religion effrayante qui engendre le terrorisme, leur paresse qui siphonne les aides sociales et leurs énormes organes génitaux qui, sans aucun respect pour nos normes et nos valeurs, vous éclaboussent de leur testostérone. Les gens ne sont pas dupes. Et le fait que ces Noirs soient presque invisibles en ville était encore un de ces complots montés par les médias de gauche, qui refusent de mettre un nom sur les problèmes. Il ne fallait pas leur en conter.

(...)

Le séparatisme naît de la nostalgie de temps meilleurs, réels ou fantasmés. Il est tentant de penser que la solution aux problèmes d'aujourd'hui consiste à reculer les horloges jusqu'à un jour où ces problèmes n'existaient pas encore. On crée, on attise et on amplifie le malaise et les peurs, pour ensuite présenter en  solution un passé idyllique et idéalisé. Nous devrions refermer nos frontières, réintroduire notre chère vieille monnaie, faire sonner les cloches de nos églises et abolir les mosquées, rétablir le service militaire, chanter l'hymne national et ressortir notre vieille morale du grenier, l'astiquer et la brandir tel un phare brillant dans les ténèbres.

Il est de mauvais augure que ce message nostalgique trouve un tel écho dans l'Europe entière. Si une part significative et grandissante de la population est prête à croire que tout était mieux avant, nous sommes en droit de parler d'un continent usé et fatigué qui, comme un vieillard, regarde fixement le vide sans plus rien attendre de l'avenir et songe au bon vieux temps, quand les hivers étaient encore de vrais hivers, et les étés interminables. Il n'existe pas de meilleur preuve que l'Europe est devenue prisonnière de son propre passé. Mais quand l'Occident sombre dans la mélancolie en pensant au soleil qui l'éclairait à son zénith, la nostalgie ne peut en aucun cas être le remède."

(Pages 96/97/98)

Il restera de toi ce que tu as donné

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Il restera de toi ce que tu as donné

Au lieu de le garder dans des coffres rouillés.

Il restera de toi de ton jardin secret

Une fleur oubliée qui ne s'est pas fanée.

Ce que tu as donné

en d'autres fleurira

celui qui perd sa vie

un jour la trouvera.

Il restera de toi ce que tu as offert

Entre tes bras ouverts un matin au soleil.

Il restera de toi ce que tu as perdu

Que tu as attendu plus loin que tes réveils.

Ce que tu as souffert

en d'autres revivra

celui qui perd sa vie

un jour la trouvera.

Il restera de toi une larme tombée

Un sourire germé sur les yeux de ton coeur.

Il restera de toi ce que tu as semé

Que tu as partagé aux mendiants du bonheur.

Ce que tu as semé

en d'autres germera

celui qui perd sa vie

un jour la trouvera.

Simone Weil est une philosophe humaniste française, née à Paris le  et morte à Ashford (Angleterre) le .

Philippe Noiret lit Jean Giono

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Voir la vidéo sur le lien ci-dessous:

https://www.youtube.com/watch?v=n5RmEWp-Lsk

 

Jean Giono, né le  à Manosque et mort le  dans la même ville, est un écrivain français. 

Un grand nombre de ses ouvrages ont pour cadre le monde paysan provençal. Inspirée par son imagination et ses visions de la Grèce antique, son œuvre romanesque dépeint la condition de l'homme dans le monde, face aux questions morales et métaphysiques et possède une portée universelle.

Ami des écrivains Pierre Magnan, Lucien Jacques, André Gide et Jean Guéhenno, et des peintres Eugène Martel, Georges Gimel et Serge Fiorio, il reste néanmoins en marge de tous les courants littéraires de son temps.

Source: https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Giono

Philippe Noiret est un acteur français né le  à Lille et mort le  à Paris .

Considéré comme l'un des grands acteurs du cinéma français, il a reçu deux César du meilleur acteur : en 1976 pour Le Vieux fusil et en 1990 pour La Vie et rien d'autre.

Source: https://fr.wikipedia.org/wiki/Philippe_Noiret

 

 

 

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