"Quand tu ne sais pas où tu vas, souviens-toi d'où tu viens" affirme un proverbe africain. Voici un livre qui va dans le sens de cette affirmation:
Demain la France
de Xavier Patier
204 pages - août 2020
18,00€
1970. Le 1er septembre meurt François Mauriac, la voix du catholicisme engagé. Le 9 octobre décède Edmond Michelet, la figure de la Résistance chevaleresque. Le 9 novembre s’éteint Charles de Gaulle, l’icône de la France éternelle. Âgé de douze ans, l’adolescent Xavier Patier vit en direct ces événements nationaux qui sont pour lui, en raison des liens du sang, d’abord des drames familiaux.
2020. L’écrivain Xavier Patier se souvient. Un demi-siècle a passé, et cette séquence funèbre a inauguré une crise historique des trois vertus théologales. La foi de Mauriac a cédé la place à la tentation identitaire. La charité de Michelet, à la confusion émeutière. L’espérance de De Gaulle, au culte décliniste. Ce que je crois a tourné à « D’où suis-je ? ». Contre la guerre civile, à « Vive l’incivilité ! » Et les Mémoires d’espoir, à « La France qui dévisse ». Les élites ont dès lors beau jeu d’incriminer le populisme. Le désarroi est là.
Et si aller de l’avant nécessitait de regarder en arrière ? Conjuguant au futur la remémoration du passé, Xavier Patier ouvre aujourd’hui les tombeaux qu’il a vu hier se fermer, afin que nous nous rouvrions aux vertus qu’ils recèlent et qui, elles, ne sauraient mourir.
Une exhortation à l’amour du pays entrelaçant une chronique intime et une méditation historique, servies par une écriture d’exception.
Écrivain engagé dans son temps, Xavier Patier est l’auteur d’une oeuvre remarquée qui comprend des romans, couronnés entre autres par le prix Chardonne et le prix Nimier, ainsi que des essais, dont au Cerf " Blaise Pascal, la nuit de l’extase et Heureux les serviteurs".
« Nous évoluons dans un monde dont la préoccupation de soi constitue l’armature. Notre monde est celui de l’égoïsme; des choses, de la quantité; il s’épanouit en règne des privilèges, des affaires, de l’argent. Nous sommes dans la société compétitive. Les premiers entendent toujours demeurer les premiers. Ils veulent même de plus en plus distancer tous les autres considérés comme des concurrents. Si les premiers seuls comptent où seront les derniers? Les autres, les derniers ne seront jamais traités comme des personnes, ravalés au rang de choses, ils demeurent en marge.Quand viendra le tour des autres ? Jamais ? »
Jean Cardonnel, né le 12 mars 1921 à Figeac (Lot), décédé le 4 juillet 2009, était dominicain et se situait à l’extrême gauche des fidèles de l’Église catholique, étant le principal défenseur de la théologie de la libération en France.
Pour en savoir plus sur la théologie de la libération:
https://croire.la-croix.com/Definitions/Lexique/Theologie/Qu-est-ce-que-la-theologie-de-la-liberation
Le mois dernier, George Autefage, président de la Fédération française de Judo et disciplines associées du Lot-et-Garonne est décédé d'une leucémie. Voici un de ses derniers écrits:
Le système capitaliste s'impatiente car il a peur d'une chose. Que nous nous habituions à cette situation pas si négative que cela sur beaucoup d'aspects.
Car en vérité, la leçon qu'il y a à tirer de ce confinement est celle du retour aux vraies valeurs. Des choses simples comme se rendre compte qu'on a finalement besoin de très peu pour vivre.
Qu'on n'est pas obligé de consommer à outrance, donc on fait des économies.
Développer la solidarité; prendre du temps pour soi; se faire plaisir; se recentrer; se projeter; analyser; imaginer sa vie différemment; prendre le temps de discuter avec ses proches, observer la nature, faire du sport... Bref, revenir à des choses essentielles.
Évidemment, l'économie ne l'entend pas de cette oreille! D'où ces questions : Qui tient l'économie? Qui la produit? Et surtout qui en profite réellement?
En vérité, notre vrai capital est le temps...
En profitez-vous ou laissez-vous d'autres en profiter pour vous?
Leur plus grande ARNAQUE est ce fameux adage : Le temps c'est de l'argent!
Mais essentiellement pour ceux qui en ont d'autres qui se tuent à la tâche pour eux.
Récupérer son temps est une façon de récupérer une part de Liberté, ce que le système de consommation ne permet pas.
Il me semble que la prise de conscience globale qui se fait à travers la planète portera des fruits.
Mais nous savons aussi qu'une grande majorité retombera dans les anciennes habitudes car il y a une éducation de fond à mettre en place et comme je le dis souvent, cela passera par les enfants qui feront le monde de demain.
Commençons donc à réfléchir à ce que nous devons mettre en place en parallèle au système qui prépare déjà son retour tonitruant.
Que l'on s'y trompe pas...
Résistez!!!
Georges Autefage
Avril 2020
Il y a 104 ans Charles Péguy a écrit le texte suivant:
Les armes de Satan c’est la vie et la mort,
C’est le péril de mer, c’est l’homme dans son tort,
Le voleur aux aguets, le tyran dans son fort ;
Les armes de Jésus c’est la vie et la mort,
C’est Dieu dans sa justice et Satan dans son tort,
La beauté du plus pur, le juste dans son fort ;
Les armes de Jésus c’est la vie et la mort,
C’est l’enfant et la femme et le secret du sort,
Le navire acouflé dans le recreux du port ;
Les armes de Satan c’est l’homme qui dévie,
C’est les deux poings liés et c’est l’âme asservie,
C’est la vengeance inlassablement poursuivie ;
Les armes de Jésus ce sont les deux mains jointes,
Et l’épine et la rose et les clous et les pointes,
Et sur le lit de mort les pauvres âmes ointes ;
C’est le chœur alterné des martyrs et des saintes,
C’est le chœur conjugué des sanglots et des plaintes,
Le temple, les degrés, les pilastres, les plinthes ;
Les armes de Satan c’est le vert térébinthe,
Cet arbre résineux et c’est la coloquinte,
Cette citrouille amère et c’est la morne absinthe ;
Les armes de Satan c’est les deux poings liés,
Les armes de Jésus les cœurs humiliés,
Les pauvres à genoux, les suppliants pliés
Charles Péguy, désigné comme « Huitième jour de la neuvaine de Sainte Geneviève pour le Vendredi 10 Janvier 1913 », rue des Dames,
Œuvres complètes de Charles Péguy, vol. 6, Nouvelle Revue Française, 1916.