Parfois...

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Parfois nous savons, nous entendons, nous voyons l'inhumanité faite à des êtres humains. Mais nous nous taisons, nous ne savons pas quoi faire, nous nous sentons dépassés. Voici ce que Koz a écrit dernièrement sur son blog:

"Lors d’un débat récent et bientôt diffusé, un interlocuteur dont le nom importe moins que l’idée qu’il diffuse a évoqué les souffrances négligées des populations locales, populations autochtones, dont le malaise identitaire ne serait pas pris en compte. Il reproche vertement à l’Eglise catholique – et, au premier chef, au pape François – de se consacrer exclusivement aux souffrances des migrants et de mépriser les Européens et leur angoisse. Il faudrait les câliner un peu. J’ai donné acte à mon contradicteur du fait que l’Eglise, et le Christ avant elle, continue de prêter une attention renforcée à la souffrance du pauvre plus qu’à celle du riche. Et j’ai dit l’indécence que je trouvais à comparer les souffrances des migrants et celles des Français – même, à vrai dire, pauvres. J’aurais pu insister encore sur le fait que ces derniers n’ont pas besoin de porte-paroles germanopratins, et se montrent souvent d’une générosité à faire pâlir le bourgeois. J’aurais pu détailler les souffrances des migrants. Que ce soit par manque d’à-propos ou par mesure, par pudeur ou par lâcheté, je m’en suis tenu là. Également parce qu’à la vérité, je ne fais rien pour eux. C’était, aussi, avant de lire "Les larmes de sel". Le hasard a voulu que j’ai ce livre avec moi pendant ce débat, et que je le lise ensuite."

Pour lire la suite cliquer sur le lien suivant:

http://www.koztoujours.fr/le-poids-des-souffrances#comments

 

Aujourd'hui annonce demain.

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« De la crise d’aujourd’hui émergera une Église qui aura perdu beaucoup. Elle deviendra petite et devra repartir plus ou moins des débuts. Elle ne sera plus en mesure d’habiter la plupart des édifices qu’elle avait construits au temps de sa prospérité. Et étant donné que le nombre de ses fidèles diminuera, elle perdra aussi une grande partie des privilèges sociaux … mais malgré tous ces changements que l’on peut présumer, l’Église trouvera de nouveau et avec toute l’énergie ce qui lui est essentiel, ce qui a toujours été son centre : la foi en Dieu Un et Trinitaire, en Jésus-Christ, le Fils de Dieu fait homme, avec l’Esprit Saint qui nous assiste jusqu’à la fin des temps.
Elle ressurgira par les petits groupes, les mouvements et une minorité qui remettra la foi et la prière au centre de leur vie et expérimentera de nouveau les sacrements comme service divin et non comme un problème de structure liturgique.
Ce sera une Église plus spirituelle, qui ne s’arrogera pas un mandat politique flirtant de-ci avec la gauche et de-là avec la droite. Elle fera cela avec difficulté. En fait, le processus de la cristallisation et de la clarification la rendra pauvre, la fera devenir une Église des petits, le processus sera long et pénible … mais après l’épreuve de ses divisions, d’une église intériorisée et simplifiée sortira une grande force.
Les hommes qui vivront dans un monde totalement programmé vivront une solitude indicible. S’ils ont perdu complètement le sens de Dieu, ils ressentiront toute l’horreur de leur pauvreté. Et ils découvriront alors la petite communauté des croyants comme quelque chose de totalement nouveau : ils le découvriront comme une espérance pour eux-mêmes, la réponse qu’ils avaient toujours cherchée en secret… Il me semble certain que des temps très difficiles sont en train de se préparer pour l’Église. Sa vraie crise est à peine commencée. Elle doit régler ses comptes avec de grands bouleversements. Mais je suis aussi tout à fait sûr de ce qui restera à la fin : non l’Église du culte politique … mais l’Église de la foi. C’est sûr qu’elle ne sera plus la force sociale dominante dans la mesure où elle l’était jusqu’il y a peu de temps. Mais l’Église connaîtra une nouvelle floraison et apparaîtra comme la maison de l’homme, où trouver vie et espérance au-delà de la mort »

Joseph Ratzinger, « Foi et Avenir », Paris, ed. Mame, 1971, traduit de l’allemand par P. Chambard

Il y a tout juste 110 ans...

Rédigé par yalla castel - - 23 commentaires

... voici ce qu'écrivait Charles de Foucauld:

"Notre Algérie, on n'y fait pour ainsi dire rien pour les indigènes. Les civils ne cherchent la plupart qu'à augmenter les besoins des indigènes pour tirer d'eux plus de profit, ils cherchent leur intérêt personnel uniquement; les militaires administrent les indigènes en les laissant dans leur voie, sans chercher sérieusement à leur faire faire des progrès. De sorte que nous avons là près de trois millions de musulmans depuis plus de soixante-dix ans pour le progrès moral desquels on ne fait pour ainsi dire rien, desquels le million d'Européens habitant l'Algérie vit absolument séparé, sans les pénétrer en rien, très ignorant de tout ce qui les concerne, sans aucun contact intime avec eux, les regardant toujours comme des étrangers et la plupart du temps comme des ennemis. Les devoirs d'un peuple qui a des colonies ne sont pas de ceux-là, et cette fraternité, que personne ne nie, trace des devoirs bien différents. Croyez là-dessus votre enfant qui est devenu presqu'un vieillard, qui vit au milieu de misères infinies pour lesquelles on ne fait rien et on ne veut rien faire; pouvant et devant faire tant de bien, on aggrave au contraire l'état moral et intellectuel si lamentable de ces peuples en ne voyant en eux qu'un moyen de gain matériel. Ce que voient les indigènes de nous, chrétiens, professant une religion d'amour, ce qu'ils voient des Français incroyants criant sur les toits fraternité, c'est négligence, ou ambition, ou cupidité, et chez presque tous, hélas, indifférence, aversion et dureté."

Charles Foucauld.

Femmes.

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 Mardi-Gras. Qui fera les gaufres? Papa ou maman? J'ai posé ce matin de bonne heure la question à mon fils aîné. " Maman??? " fut sa seule réponse.

Yayi Bayam Diouf, sénégalaise a créé le Collectif des mères contre l'émigration clandestine. Ce collectif compte 40 groupes de femmes regroupés sur la côte sud de la région de Dakar. Il y a quatre ans, le fils unique de Yayi Bayam Diouf est parti sur une pirogue vers l'Europe à l'âge de 26 ans . Depuis, elle ne l'a jamais revu, n'a jamais plus eu de nouvelles.


Les femmes de ce Collectif se posent clairement la question de l'émigration. Faut-il dissuader les jeunes de partir ou au contraire réaffirmer le droit pour chacun à migrer ? Concernant les sommes d'argent dépensées par l'Europe pour l'opération Frontex ( surveillance aux frontières ) , Yayi Bayam Diouf s'insurge : " Si l'Europe mettait autant à soutenir les projets de développement ici, je vous jure que l'émigration s'arrêterait".


La question de la migration était au centre du Forum social mondial ( FSM) de Dakar. C'est juste avant l'ouverture de celui-ci qu'a été adoptée la Charte mondiale des migrants.( Dont j'ai déjà parlé dans le message Migrants .)( Sources : hebdomadaire La vie )

Poème de Maram al-Masri ( Née en Syrie )
Je voudrais être une femme.
Signe distinctif:
un sourire éternel sur les lèvres,
des baisers
profonds comme le miel.

Je voudrais être une femme
qu'on ne peut ni additionner
ni soustraire
ni multiplier
ni diviser
ni gommer
ni sommer
ni assommer.

En Iran, en mai 2009, j'ai vu une princesse digne des contes des "Mille et Une Nuits". C'est mon imaginaire de petite fille qui ressurgit. C'était un vendredi, jour de repos pour les Perses, dans un jardin de la ville d'Ispahan aux senteurs de roses . Nous nous promenions lorsqu'une jeune Iranienne d'une extrême beauté , vêtue d'un "mantô" et d'un léger voile de couleurs nous aborda. Elle était accompagnée de quelques amis. Dans un anglais assuré, elle nous posa des questions sur son pays, comment nous le percevions , quel intérêt nous y portions etc . Souvent, lors de notre voyage, des jeunes gens nous arrêtaient et nous questionnaient de cette manière . Parfois, nous nous prenions en photos ensemble. Nous les sentions dans un désir de communication, de rencontre , d' ouverture vers nous qui venions aussi à leur rencontre . Ils se savaient surveillés, épiés par les gardiens de la révolution .Ils s'en fichaient. Aucune peur.


Environ un mois après notre retour, le gouvernement théocratique d'Iran, par une cruelle répression a déchiré la vie de nombreux de ces jeunes , hommes et femmes. Ils et elles n'ont pas dit leur dernier mot .

En Tunisie, en Egypte , en Algérie, au Yemen , les jeunes et les femmes ont joué un rôle crucial dans les soulèvements .


Nous sommes dans ces pays à un tournant historique et il faut en finir avec les clichés de la femme arabe "soumise". Une chose est sûre , l'installation des systèmes démocratiques ne se fera pas sans les femmes.


Ce matin, sur France Culture, j'ai entendu la Ministre des Affaires de la Femme en Tunisie expliquer qu'il peut y avoir deux façons d'être féministe . Une manière , féministe laïque et une seconde féministe islamique . La tunisienne féministe islamique peut à la fois revendiquer la laïcité et porter le voile . Elle recherche les fondements de sa démarche dans des versets du Coran.

Le 8 mars est devenu Journée internationale des femmes à Copenhague en 1910 lors du Congrès des Femmes Socialistes.


En France, c'est le 29 avril 1945 que les femmes ont obtenu le droit de vote . ( Pour en savoir plus, se rendre sur le site historique : Hérodote .)

Cristina Comencini, réalisatrice, écrivaine italienne est à l'origine d'une manifestation ( plus d'1 million de personnes) contre Berlusconi et l'image dégradante de la femme qu'il donne par ses frasques sexuels et dans les médias italiens.


"La première décision du ministre du Travail de Berlusconi a été de permettre aux employeurs de licencier les femmes enceintes!" s'insurge C Comencini.( Nel Obs)

En ce moment, je lis 'La Princesse de Clèves' , roman du 17 ème siècle, de Madame de Lafayette . C'est ma petite résistance , à moi, toute symbolique à qui -vous-savez .

" Dieu créa l'homme à son image ,
à l'image de Dieu il le créa,
homme et femme il les créa."
Genèse 1, 27.

Brigit Descot.

Le monde a changé et il va encore changer.

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Eduquer au XXI ième siècle.

"Avant d'enseigner quoi que ce soit à qui que ce soit, au moins faut-il le connaître. Qui se présente, aujourd'hui, à l'école, au collège, au lycée, à l'université ?

Ce nouvel écolier, cette jeune étudiante n'a jamais vu veau, vache, cochon ni couvée. En 1900, la majorité des humains, sur la planète, travaillaient au labour et à la pâture ; en 2011, la France, comme les pays analogues, ne compte plus qu'un pour cent de paysans. Sans doute faut-il voir là une des plus fortes ruptures de l'histoire, depuis le néolithique. Jadis référée aux pratiques géorgiques, la culture, soudain, changea. Celle ou celui que je vous présente ne vit plus en compagnie des vivants, n'habite plus la même Terre, n'a plus le même rapport au monde. Elle ou il n'admire qu'une nature arcadienne, celle du loisir ou du tourisme."

Ces quelques lignes que vous venez de lire sont de Michel Serres, né le 1er septembre 1930 à Agen (Lot-et-Garonne), philosophe, historien , élu à l'Académie française le 29 mars 1990.

Pour lire la suite de son texte voir lien suivant:

http://www.lemonde.fr/idees/article/2011/03/05/eduquer-au-xxie-siecle_1488298_3232.html

 

André Lugardon.

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