Notes de lecture de l'été 2018

Rédigé par yalla castel - - 2 commentaires

Photo Jean Moulin.  https://fr.wikipedia.org/wiki/Jean_Moulin

 

Guy Debord:

 

"Nous ne voulons plus travailler au spectacle de la fin du monde, mais à la fin du monde du spectacle."

 

“Plus vous avez une appréciation juste de vos qualités, plus vous êtes modeste. Et normalement, vous ne vous sentez pas apte à devenir chef d’état.” (Anne Guion, journal « La Vie »)

 

Guy Debord:

 

"Cette démocratie si parfaite fabrique elle-même son inconcevable ennemi, le terrorisme. Elle veut, en effet, être jugée sur ses ennemis plutôt que sur ses résultats. L’histoire du terrorisme est écrite par l’État ; elle est donc éducative. Les populations spectatrices ne peuvent certes pas tout savoir du terrorisme, mais elles peuvent toujours en savoir assez pour être persuadées que, par rapport à ce terrorisme, tout le reste devra leur sembler plutôt acceptable, en tout cas plus rationnel et plus démocratique."

 

« La société du spectacle » de Guy Debord, extrait:

 

 " L’aliénation du spectateur au profit de l’objet contemplé s’exprime ainsi : plus il contemple, moins il vit ; plus il accepte de se reconnaître dans les images dominantes du besoin, moins il comprend sa propre existence et son propre désir… C’est pourquoi le spectateur ne se sent chez lui nulle part, car le spectacle est partout."

 

“Je ne savais pas que c’était si simple de faire son devoir quand on est en danger. ”
Jean Moulin

Des écureuils et de l'au-delà

Rédigé par yalla castel - - 40 commentaires

Dans son livre « Promesses de l’aube », Romain Gary affirme que l’échec du communisme découle de l’échec du christianisme à faire une société fraternelle. J’ai envie aujourd’hui d’écrire que l’échec du catholicisme découle de l’échec du communisme à faire une société fraternelle. Bien que cela ne soit pas comparable et de même nature je crois que les affaires de pédophilies sont une tâche sur le catholicisme comme le sont les crimes commis au nom du communisme. Dans l’opinion publique le résultat est catastrophique.

 

Divorcé, remarié,re-divorcé, vivant aujourd’hui en couple hors du mariage, je ne communie pas même quand je suis à 600 kms de chez moi dans une église où personne de me connaît. Je ne demande rien à l’église catholique et à ses prélats, je n’exige rien. Je ne juge pas. Je ne condamne pas. Je n’ai pas de solutions à proposer pour que tout aille mieux.

 

Je suis un pur produit de l’école laïque et républicaine. Et je peux affirmer à ce titre que l’église catholique n’a pas le monopole des tordus en tous genres. Je ne veux me souvenir aujourd'hui que des personnes qui ont marqué mon enfance, mon adolescence, ma vie adulte. J’ai rencontré et j’ai été accompagné par des personnes vraiment bien ; cathos ou pas, cocos ou pas.

 

Pourquoi je suis toujours et malgré tout ce qui passe, toujours et depuis toujours, en contact avec des cathos ? Peut-être à cause de l’histoire suivante :

 

A la fin des années cinquante, j'ai été l'élève de CP de ma mère, institutrice en classe unique à Lussolle, Landes. Je me souviens d'un automne où un grand de la classe de certificat d'étude nous a emmené un matin un couple de bébés écureuils. Ma mère les a adoptés tout de suite. Ils passaient la journée d'école avec nous; se déplaçant d'un bureau à l'autre, d'un élève à l'autre. Ils trottaient sur nos tables de travail, reniflaient nos encriers. Et quand ils en éprouvaient le besoin, ils dormaient dans nos casiers ou dans nos cartables. Nous ne faisions pas de bruit pour ne pas les effrayer, pas de gestes brusques non plus. Pas d'agitation intempestive. Au lieu de perturber la classe, ils la pacifiaient. Au lieu de rêvasser et de laisser vagabonder notre imagination, nous les regardions, nous les observions. Pendant plusieurs semaines, ils ont enchanté nos journées « studieuses ».

Le soir, ma mère les ramenait à la maison. Il n'y avait pas la télé chez nous et pas de chauffage central. Juste une très grande cheminée. Je me couchais plus tôt que les enfants d'aujourd'hui. Avant d'aller au lit, je mettais les deux écureuils dans une boîte à chaussures remplie de vieux chiffons. Je la fermais en mettant le couvercle dessus et je déposais le tout dans un coin de la cheminée, à l'écart du feu qui, dans la nuit, s'éteignait. Mes écureuils passaient la nuit au chaud.

Il en a été ainsi pendant plusieurs semaines. Je me suis attaché à eux comme les enfants savent s'attacher aux animaux domestiques. Mais les écureuils ne sont pas des animaux domestiques. Un matin, au moment de partir pour l'école, plus d'écureuils dans la boîte à chaussures. Ma mère m'a dit, pour calmer mes pleurs, qu'ils avaient grandi et qu'ils s'étaient échappés pour vivre en forêt leur vraie vie d'écureuils. A l'époque, j'ai accepté cette explication qui m'a apaisé.

Mais des années plus tard, je me suis demandé si, en fait, notre chat ne les avait pas tués et si ma mère ne m'avait pas protégé de cette cruauté de la vie animale en me racontant une belle histoire à dormir debout.

Les années ont passé, j'ai oublié cette période de mon enfance, puis ma mère est décédée brutalement. Je m'étais préparé à sa mort, car je la voyais décliner doucement, mais je n'avais pas imaginé que cela irait si vite. Nous habitons aujourd'hui dans une maison entourée d'arbres, d'arbustes, de haies non taillées, c'est une véritable petite forêt vierge aux portes d'une petite ville d'Aquitaine. Le lendemain de la mort de ma mère, mon plus jeune fils a trouvé un bébé écureuil tombé du nid au pied d'un de nos arbres. Il était entre la vie et la mort. Il l'a emmené dans sa chambre. Je lui ai raconté ma mère, Lussolle, la boîte à chaussures. Il lui a donné à boire, à manger et j'ai pensé l'écureuil sauvé. Il gambadait allégrement partout. A notre retour des obsèques de ma mère, nous l'avons trouvé mort.

Je me suis alors senti à nouveau très mal. C'était comme une deuxième mort de ma mère. Elle me disait définitivement à Dieu.

Le temps a continué de passer. Un couple d'écureuils vit en permanence chez nous depuis plusieurs années maintenant. Tous les ans, ils ont des petits. Plusieurs fois par mois, je les vois sauter de branches en branches, s'approcher de la maison, de ses noyers, de ses noisetiers. Ils viennent visiter les mangeoires à oiseaux proches des baies vitrées.

Je les regarde, je pense à ma mère, à la vie qui coule de plus en plus vite comme le sable du sablier dont je voudrais pouvoir retenir les grains dans ma main. Le temps s'enfuit inexorablement. Les images du passé s'estompent de ma mémoire. Ainsi que le chagrin de la perte des êtres chers.

 

(Mercredi 29 août, en début de matinée, ma fille cadette a donné vie à ma quatrième petite fille. En début d'après-midi mon père a cessé définitivement de respirer pour toujours. Je n'ai pas beaucoup dormi le soir. Je me suis levé Jeudi matin avec le jour. Je me suis mis à écrire sur mon ordi installé devant une baie vitrée de notre maison. Et soudain un bébé écureuil est descendu des arbres qui touchent la maison. Il est  venu à la baie vitrée et il m'a regardé d'un oeil stupide, c'est joli un écureuil mais pas très malin. Il ne se souvient jamais où il a caché ses provisions d'hiver. Il est tout le temps en train d'en faire partout. C'est ainsi que pousse autour de la maison des noyers, des noisetiers, des châtaigniers que je n'ai jamais plantés. Bien entendu bien que ça soit complètement irrationnel je n'ai pas pu m'empêcher de penser que ma mère venait m'apporter son soutien et j'ai pleuré en silence pendant un long moment et puis après je me suis senti en paix.)

 

Ainsi soit-il.

 

Colibri Cx

 

 

 

 

Nantes (3)

Rédigé par yalla castel - - 1 commentaire

Evacués des différents squats qu’ils occupaient depuis plusieurs semaines à Nantes, des centaines de migrants se sont rassemblés dans le square Daviais, en plein centre-ville. Les conditions de vie y sont très précaires.

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Nantes (2)

Rédigé par yalla castel - - 25 commentaires

La photo ci-dessus n'est pas prise sur le site des anciens abattoirs. Mais elle illustre "Le voyage à Nantes" ailleurs dans la ville sur le thème "Le pas de côté".

 

Site des anciens abattoirs (Rezé)
 

"Transfert"


Conçu et mis en œuvre par Pick Up production

 

Aux portes de la ville de Nantes, dans un paysage désertique, une cité se dessine et va évoluer au fil des ans. Un espace curieux, exotique, vivant, affranchi, étonnant. Un lieu qui s’invente chaque jour, où l’art s’exprime à ciel ouvert. Des artistes, des architectes, des scénographes l’investissent et s’y croisent. 

Pour sa première saison, musiques, spectacles de rue et de cirque, arts forains et visuels se mêlent aux loisirs populaires, aux espaces de prise de parole, aux chantiers participatifs et aux rendez-vous familiaux. Des expériences singulières ont lieu sur une place publique. Ici, des ateliers d’artistes, un bar, un restaurant, des aires de jeux ; là, un remorqueur ou encore un chapiteau... Un endroit à découvrir, un lieu paisible, apaisant, enrichissant où faire beaucoup de belles et bonne rencontres.

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