Coquelicot

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Coquelicot,

Quand je pense
Que je te parle
Et que tu l'ignores,
Que j'envie ta fierté,ton assurance,
Ton absence d'hésitation,
Ta certitude d'avoir gagné,
De continuer à rayonner,
J'ai de la peine à sentir
Qu'on ne communique pas
Avec ce que l'on aime,ou admire
Et je me sens seul,
Étranger à moi-même.
Tu ne le sauras pas,
Mais continue
À m'éblouir.
 
Guillevic ("Quotidiennes" - poèmes novembre 1994 - décembre 1996, Gallimard, 2002)
Classé dans : poésie - Mots clés : aucun

Indifférence et cynisme

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"C'est la grande tragédie de notre époque que le marxisme, conçu comme un mouvement pour la libération de tous, se soit transformé en un système d'esclavage pour tous. (...) On imagine difficilement l'ampleur de cette tragédie en tant que destruction psychologique, en particulier dans la classe intellectuelle. (...) Lorsqu'il se fut effondré, ces gens s'orientèrent soit du côté du système néocollectiviste, (...) soit du côté d'une indifférence cynique et névrotique à tous systèmes et à tout contenu."

Source: "Le courage d'être" de Paul Tillich aux éditions Labor et fides, pages 178/179.

Etre ou ne pas être...soi-même.

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« L’effondrement de l’absolutisme, le développement du libéralisme et de la démocratie, la montée d’une civilisation technique qui triomphe de tous ses ennemis et voit naître les signes avant-coureurs de sa propre désintégration, tels sont les traits sociologiques dominants de cette troisième période d’angoisse. Ce qui domine dans tout cela, c’est l’angoisse du vide et de l’absurde. Nous sommes sous la menace du non-être spirituel. La menace du non-être moral. »

(Extrait du livre « Le Courage d’être » de Paul Tillich aux éditions « Labor et fides », page 91)

Le grand soleil qui monte à la tête

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Je t'aime  pour toutes les femmes que je n'ai pas connues

Je t'aime pour tous les temps où je  n'ai pas vécu

Pour l'odeur du grand large et l'odeur du pain chaud

Pour la neige qui fond pour les premières fleurs

Pour les animaux purs que l'homme n'effraie pas

Je t'aime pour aimer

Je t'aime pour toutes les femmes que je n'aime pas

Qui me reflète sinon toi-même je me vois si peu

Sans toi je ne vois rien qu'une étendue déserte

Entre autrefois et aujourd'hui

Il y a eu tous ces morts que j 'ai franchies sur de la paille

Je n'ai pas pu percer le mur de mon miroir

Il m'a fallu apprendre mot par mot la vie

Comme on oublie

Je t'aime pour ta sagesse qui n'est pas la mienne

Pour la santé

Je t'aime contre tout ce qui n'est qu'illusion

Pour ce coeur immortel que je ne détiens pas

Tu crois être le doute et tu n'es que raison

Tu es le grand soleil qui me monte à la tête

Quand je suis sûr de moi

Paul Eluard

 

 

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