Moi ministre de l'Education Nationale.

Rédigé par yalla castel - - 19 commentaires

Moi instit à la retraite et fils d’instits à la retraite, moi père de quatre enfants, grand-père de quatre petits enfants, je suis « un usé et un usager » de l’Education Nationale ». Moi si demain je deviens ministre de l’Education Nationale voici ma première réforme : pas de réforme pendant 5 ans. Moi je me contenterai de partager avec vous mes chers concitoyens mes convictions, mes rêves, mes désirs.

Je pense que de la maternelle à la fin du Lycée les élèves devraient porter un uniforme simple peu coûteux.

J’aimerais bien des journées d’école qui commencent comme en maternelle: par un moment tous ensemble où tout le monde dit bonjour à tout le monde, prend le temps d’échanger quelques mots avec ses camarades et avec les enseignants ; consacre quelques minutes à chanter, à réciter un beau texte, à écouter et méditer une phrase courte proposée par les enseignants . Par exemple « Ecrire est le meilleur moyen de parler sans être interrompu ». (Jules Renard)

Je pense que les activités scolaires de bases devraient avoir lieu le matin uniquement. Y compris la musique, le dessin, les activités artistiques, le sport.

J’aurais aimé, quand j’étais en fonction, des vacances plus courtes l’été quand c’est vraiment bien d’aller à l’école et plus longues l’hiver quand les enfants n’arrêtent pas d’être malades. Je pense que le changement d’heure d’été d’hiver perturbe les rythmes scolaires. Je souhaiterais une même heure toute l’année.

Je pense qu’à l’adolescence il pourrait être bon de séparer les garçons les filles le temps de la puberté pas toujours facile à gérer pour les enfants eux-mêmes, pour les parents, pour les enseignants.

J’aimerais pour mes petits enfants que dans toutes les écoles un petit peu de la cour de récréation soit dégoudronnée et transformée en jardin « de curé » rempli de légumes, de fleurs, de plantes médicinales. Avec là où c’est possible la plantation de vigne, de cerisiers, de pommiers, de pruniers, de noyers, de pêchers, de cassissiers, de framboisiers.

Je suis pour la présence des petits animaux à l’école pas seulement en maternelle mais jusqu’à la fin du Lycée. Vous pouvez embêter un prof et le traiter de tout sans risquer grand chose mais si vous faites de même avec un chat ou chien il y aura une réaction immédiate qui ne vous y fera pas revenir deux fois. Plus sérieusement nous avons beaucoup à apprendre des animaux de compagnie. Il nous révèle beaucoup de nous-mêmes. Ils nous apprennent à vivre en harmonie ou non avec des êtres vivants différents de nous.

Il faut associer les enfants, les ados à l’entretien des locaux et je pense que cela pourrait se faire aussi en fac. J’ai parcouru des salles de classe d’une fac que je ne nommerai pas : en fin de journée c’était des poubelles.

Je trouve que les enfants sont élevés hors sol et loin de la nature, de la vraie vie et de ses réalités. C’est dommage.

Dans les activités d’après-midi je verrai bien de la cuisine pour tous : apprendre à cuisiner, à faire un repas équilibré pour de vrai, à préparer des tisanes, des décoctions de plantes médicinales, des apéritifs sans alcool, des sirops de fruits, des confitures, des desserts, des conserves. Et puis aussi apprendre à gérer une coopérative scolaire, à monter un projet de sortie éducative en groupe.

Sur le plan purement scolaire, il faut savoir compter de tête, à la main et à la machine. Il faut savoir lire et écrire et donc savoir lire à haute voix et écrire pour être lu. Mais je pense qu’il faut aussi aujourd’hui savoir « lire » internet et écrire sur internet. Savoir créer un blog, savoir faire des recherches sur internet, apprendre à ne pas faire que des « copier-coller ».

Je crois aussi que tous les matins les élèves devraient déposer leur téléphone portable dans une pièce qui ferme à clé et leur rendre quand ils quittent l’école.

Je ne serais pas choqué non plus par des remises de prix en fin d’année scolaire aux dix meilleurs élèves d’une classe et à des bourses d’étude aux meilleurs élèves de chaque école. Une saine émulation entre enfants ne me paraît pas être quelque chose d’immoral.

De la maternelle à la fac, une heure de philo par jour, une heure d’Histoire par jour, cela pourrait faire du bien à tout le monde.

Il faut faire confiance aux enseignants et aux élèves. Il faut les libérer ; libérer les énergies, les envies de bien faire, de créer. Un peu partout dans notre pays il y a des parents, des profs, des élèves qui font des choses bien. Il faut les mettre en valeur, les faire connaître, les « copier-coller ».

Une fois par mois, une soirée de formation au métier de parents, au métier d’élèves, au métier d’enseignants pourrait être mise en place dans chaque ville, village. Cela aidera à un meilleur fonctionnement de l’école.

Pour terminer ma salade de fruits de ministre de l’Education Nationale aux champs, j’aimerais une télé scolaire la meilleure possible et le retour des excellentes émissions scolaires qu’il y avait sur France Musique et sur France Culture pour les maternelles et les primaires.

« Le pays qui aura la meilleure télé scolaire sera le premier des pays et s’il ne l’est pas aujourd’hui il le sera demain. »

J’ai plagié une phrase célèbre. Un bon point à qui retrouve la phrase originale et son auteur.


 

Colibri cx.

 

Décès du docteur Patrick Mialhe.

Rédigé par yalla castel - - 2 commentaires

Suite au décès brutal et inattendu du docteur Patrick Mialhe, à l'âge de 60 ans, Marie-Christine Queyreur lui a rendu l'hommage écrit suivant:

 

 

Patrick, c'est l'amour,

Patrick c'est l'humour,

la recherche

pour les patients,

pour la science,

la créativité,

la tendresse,

l'enthousiasme ,

l'indignation en acte devant toute injustice,

l'art et surtout

une générosité incomparable.

 

L'amour de la vie,

un mot, un geste l'amusait

qu'il pouvait dessiner avec talent

 

et c'est la rencontre émerveillée de Claudine

et l'immense joie d'être père :

Il devient père de Jean.

 

 

Patrick, c'est l'acharnement

à sauver des vies

à soulager des souffrances

par le don de son temps,

de son argent,

au mépris de sa propre vie.

 

Patrick, c'est la gentillesse,

la compréhension,

la pitié,

la tendresse

pour tous et toutes.

 

Patrick a la foi

et quand il ne pouvait plus rien faire pour les malades

il les confiait dans son cœur aux hôpitaux du ciel.

 

Homme si doué,

artiste et savant,

médecin émérite.

 

Bienheureux soyez vous,

Patrick

au milieu de ceux que vous aimez

et qui vous ont précédé, vos parents chéris,

au milieu de tous ceux et celles à qui vous ressemblez tant :

l'immense cortège de tous les saints.

 

31 mai 2017, Marie-Christine Qeuyreur.

Epidaure

Rédigé par yalla castel - - 2 commentaires

Brigit Descot nous écrit de Grèce où elle se trouve actuellement:

Parlant de la Grèce, si vous entendez prononcer le nom d’ Epidaure, vous pensez au grand théâtre antique. Vous avez raison.

Néanmoins, je veux parler de l’ancienne Epidaure, la bourgade. Lorsque vous vous trouvez sur la route, si vous n’êtes pas familiarisés avec le grec ancien et le grec moderne, vous ne l’atteignez pas sans quelques difficultés, les panneaux la nomment Archea Epidavros, ou Palea Epidavros, et plusieurs routes mènent à elle. Assoupie, elle n’en à que faire. Dépliée sur la côte est du Péloponnèse au bord du golfe Saronique, étalée, lourde de centaines de siècles depuis les guerres Médiques et plus avant jusqu’au premier ministre Alexis Tsipras, longs et pétris, chargés, retentissants de combats et de paix, d'édifications et d’effondrements, de déploiements et de ployages , de vie et de mort et de vie, elle garde avec simplicité tout ce qu’elle a enfoui au plus profond d’elle-même et renonce à se mirer dans les eaux calmes vert-bleutées .

C’est que l’heure est à la suspension fortifiée par l’immuabilité des montagnes à frougana (1), surgies d’elles et les enserrant . 

 Effleurie par ses toits rouges , elle garde un œil sur ses oliveraies argentées et ses orangeraies aux vives couleurs ensoleillées dont les effluves mêlées à celles de plantes telles sauge, thym, origan réjouissent le souffle de l’air. Elle protège ses habitants paisibles,détachés et rassurés , descendants de paysans, marins et pêcheurs, âpres aux luttes de toutes sortes, besogneux et vigoureux. A son approche, elle s’ éveille et montre mollement sous ses toits rouges des ruelles pavées, endormies sous une chaude torpeur, embellies de bougainvilliers violets, rouges ou blancs et de fleurs odorantes débordant de jarres couleur de terre ocre qui débouchent sur des courettes ou des escaliers de pierre. Parfois, les venelles conduisent à des rues bordées de commerces alcyoniens (2), vétustes ou rénovés, d’hôtels aux hôtes prévenants et à la joie simple.  

Avec un petit sourire en coin, elle consent à dévoiler son petit théâtre découvert il y a quelques dizaines d'années, magnifique, endormi depuis bien vingt-trois siècles sous les oliviers et révélant la grandeur de son passé hellénique, petit frère du plus grand, le sublime. Émue, elle nous invite à rejoindre par des sentiers, le port. Là, son cœur bat. Une agitation tranquille. Des bateaux , de plaisance, de pêcheurs, barques, canoës, caboteurs, chalutiers accostent sans bruit, plaisanciers et pêcheurs, peaux sèches, brunies ou tannées se croisent et se saluent au rythme des “ Gia sas “ (3), lancés à tout vent. Répondent les sonneries des cloches aux lignes sonores énergiques émanant de l'église orthodoxe rutilante surplombant le port de sa sérénité bienfaisante.

Ainsi, de Zeus au Christ, du Mont Olympe au Golgotha, la terre et les eaux s’enlacent et rient le soleil et les astres de nuit et les mortels toujours enflammés de désir continuent à aller. 

(1) Frougana: type de végétation méditerranéenne comme la garrigue, le maquis mais propre à la Grèce. Il s'y trouve des arbousiers, des chênes, des genêts, de la sauge, du thym, de l'origan ...

(2) alcyoniens: https://fr.wiktionary.org/wiki/alcyonien

(3) Gia sas: aurevoir.

 

 

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