Felix et la source invisible

Rédigé par yalla castel - - Aucun commentaire

 

« Félix et la source invisible » est un livre d’Eric-Emmanuel Schmitt publié par Albin Michel dans la collection  « Le livre de poche ». Référence ISBN: 978-2-253-07768-8. (7€20)

 

Bref rappel de qui est Eric-Emmanuel Schmitt? 

 

Il est né en 1960. Il est normalien (1). Il est agrégé de philosophie. Il est un des auteurs francophones les plus lus et les plus représentés dans le monde. Ses livres sont traduits en 48 langues et plus de 50 pays jouent régulièrement ses pièces de théâtre. Il est aujourd’hui l’auteur le plus étudié en collèges et en lycées. Ses pièces, constamment créées et reprises dans les théâtres nationaux ou privés du monde entier, appartiennent désormais au répertoire contemporain. 

 

(Lire sa biographie plus complète sur le lien suivant: https://www.eric-emmanuel-schmitt.com/Portrait-biographie-resume.html)

 

Que nous raconte-t-il dans son livre « Félix et la source invisible »?  

 

Eric-Emmanuel Schmitt nous raconte la vie d’un enfant de douze ans, Félix,  dans un bistrot de la région parisienne de nos jours. Sa mère est la patronne du bistrot qui s’appelle « Le Bureau ». Elle est originaire du Sénégal. Son père est absent physiquement depuis sa naissance mais présent à sa manière car son père c’est le Saint Esprit. Et c’est un fait, une réalité qui se découvre et s’explique au fil de la lecture du roman. Félix vit seul avec sa mère. Sa famille ce sont les habitués du bistrot. L’occasion pour l’auteur de nous faire des portraits savoureux de personnages de notre époque. Le livre commence par « une panne de vie » de la mère de Félix. Alors que tout allait bien pour tous les deux voici soudain que sa maman tombe malade. Il est désespéré. Il ne sait que faire. Il appelle à son secours un oncle qu’il croit grand marabout dans son pays. Mais il en est des marabouts comme des docteurs de chez nous: le meilleur côtoie le pire. L’arrivée de celui-ci dans leur vie ne sauvera pas sa maman mais l’enfant entendra le diagnostic posé par son oncle pittoresque. La maman de Félix est une « une morte vivante ». Elle ne fait pas un « nervous breakdown », elle ne fait pas une dépression nerveuse réactionnelle, non, elle est juste devenue « une morte vivante ». Pour la guérir, Eric-Emmanuel Schimtt va lui faire faire un voyage dans son pays natal qui sera une quête de ses racines et l’occasion de se guérir enfin des ses blessures d’enfance au fur et à mesure qu’elle va découvrir qui elle est réellement, d’où elle vient vraiment. 

 

A quoi bon lire ce livre? 

 

Tout simplement parce que ce livre est bon à lire.  Il fait du bien à nos coeurs, à nos âmes. Le lire c’est comme boire un grand verre d’eau fraîche quand il fait très soif dans nos vies où le matériel l’emporte trop souvent sur le spirituel. « Félix et la source invisible » nous emmène au fil des pages à la découverte de l’animisme (2), une spiritualité poétique. Ce livre est aussi l’expression de l’amour « pour de vrai » d’un fils pour sa mère. 

 

En voici un bref extrait

 

« - Tu ne remarques pas que ta mère est morte? Morte mon garçon, morte. Ta mère ne réagit à rien.

- Elle bouge!

- Tu te laisses abuser par un détail. Je m’y connais en macchabées , j’en ai observé des dizaines chez nous.

- Chez nous? 

- Au village.

- Chez toi tu veux dire! Pour maman et moi, chez nous c’est ici!

- A Mocheville?

- Belleville! Nous habitons Belleville!

 

J’avais crié. Je ne supportais pas que mon oncle dédaignât ce qui me gonflait d’orgueil, Paris, la pieuvre dont j’étais tentacule. Paris, la capitale de la France, Paris avec ses avenues, son périphérique, son dioxyde de carbone, ses embouteillages, ses manifestations, ses policiers, ses grèves, son palais de l’Elysée, ses écoles, ses lycées, ses automobilistes qui aboient, ses chiens qui n’aboient plus, ses vélos sournois, ses rues hautes, ses toits cendrés où se dissimulent les pigeons gris, ses pavés luisants, son goudron las, ses magasins cliquetants, ses épiceries nocturnes, ses bouches de métro, ses furieuses odeurs d’égouts, son atmosphère mercure après la pluie, ses crépuscules roses de pollution, ses réverbères mandarine, ses fêtards, ses gloutons, ses clodos, ses ivrognes.  (…) L’oncle haussa les épaules et poursuivit:

- Ta mère n’est pas née ici, elle a vu le jour dans la brousse. Oh, je chéris cette expression, « voir le jour » , tellement juste pour Fatou qui a glissé du ventre de sa mère un dimanche de canicule. Je m’en souviens. (…)  Et toi à quelle heure es-tu né? 

- A minuit et demi.

- Bien ce que je pensais: tu n’as pas vu le jour, tu as vu la nuit. (…)

- Où ça? 

- A l’hôpital.

- A l’hôpital! A l’hôpital, comme si ta mère agonisait… A l’hôpital, comme si une grossesse relevait de la maladie… Des infirmières et des toubibs, voilà ce que tu as aperçu en premier, quelle pitié. Mon pauvre Félix, je me demande ce que tu peux comprendre à ta mère.»

 

Le point de vue des critiques professionnels

 

« Un roman enlevé, féerique », Frantz -Oilivier Giesbert, Le Point.

« Formidablement réconfortant », Yves Viollier, La Vie.

« Une grande fable animiste », Mohammed Aïssaoui, Le Figaro littéraire.

 

(1) Normalien: Depuis la fin des écoles normales d’institutrices et d’instituteurs, le mot normalien fait référence aux élèves des Ecoles Normales Supérieures destinées à former des professeurs agrégés. Elles sont implantées à Lyon, Paris, Fontenay-Saint-Cloud, Rennes, Pise (Italie) et une vingtaine en Afrique.

 

(2) L’animisme (du latin animus, originairement « esprit », puis « âme ») est la croyance en un esprit, une force vitale, qui anime les êtres vivants, les objets mais aussi les éléments naturels, comme les pierres ou le vent, ainsi qu'en des génies protecteurs.

Une belle histoire pour terminer l'année 2021

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À l'aube de sa mort, Franz Kafka, qui ne s'est jamais marié et n'a pas eu d'enfant, se promène dans un parc de Berlin lorsqu'il rencontre une petite fille qui pleure parce qu'elle a perdu sa poupée préférée. 

 

Elle et Kafka ont cherché la poupée sans succès.

 

Kafka lui a dit de le retrouver le lendemain et qu'ils reviendraient la chercher.

 

Le lendemain, alors qu'ils n'avaient toujours pas retrouvé la poupée, Kafka a donné à la petite fille une lettre "écrite" par la poupée qui disait ceci :

 

"Ne pleure pas. J'ai fait un voyage pour voir le monde. Je t'écrirai pour te raconter mes aventures"

 

Ainsi commença une correspondance qui se poursuivit pendant les quelques mois qui lui restait à vivre.

 

Lors de leurs rencontres, Kafka lisait les lettres de la poupée soigneusement rédigées avec des aventures et des conversations que la petite fille trouvait adorables.

 

Finalement, Kafka ramena la poupée (il en avait acheté une) qui était rentrée à Berlin.

 

"Elle ne ressemble pas du tout à ma poupée", dit la petite fille.

 

Kafka lui tendit une autre lettre dans laquelle la poupée écrivait : "Mes voyages m'ont changée". 

 

La petite fille serra la nouvelle poupée dans ses bras et l'emmena avec elle dans son heureux foyer.

 

Un an plus tard, Kafka meurt.

 

Bien des années plus tard, la petite fille devenue adulte a trouvé une lettre à l'intérieur de la poupée. Dans la minuscule lettre signée par Kafka, il était écrit :

 

"Tout ce que vous aimez sera probablement perdu, mais à la fin, l'amour reviendra d'une autre manière."

 

 

Acceptez l'impermanence (la perte et le changement). C'est la clé pour grandir.

 

Ensemble, nous pouvons faire de nos peines des étapes d'éveil sur notre chemin de vie.

 

C'est à nous de créer consciemment et intentionnellement cette connexion à nous-mêmes et aux autres.

 

Passez de belles fêtes de fin d'année avec (vous-mêmes et) vos proches.

 

Accueillez l'impermanence.

 

Avec les autres ne craignez pas de vivre.

 

Quoiqu'il advienne.

 

Très bonne année 2022 à toutes et à tous.

 

Texte porté à notre connaissance par `Gérard Dupont de CFM Radio 47.

 

Archive de la RTF

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Par mail A.B nous a adressé une vidéo publiée sur Youtube qui évoque les destructions d'oeuvres d'art à Palmyre (Syrie) en 2017.

Voir lien suivant: 

http://yallahcastel.fr/Blog/index.php?article6

Dans le même mail d'A.B se trouvait aussi en fichier joint une deuxième vidéo publiée sur Youtube qui évoque une émission de la RTF (Radio Télévision Française) datant de 1961 consacrée à un album de Tintin. "L'affaire Tournesol"  d'Hergé.

Une manière de nous rappeler que l'imagination des artistes imaginant le futur peut être dépassée par la réalité de ce futur plus catastrophique que ce qui avait été imaginé.

Le temps s'enfuit

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Après une journée bien remplie, Evan s’ allongea voluptueusement sous sa couette. Il s’ étira, éteignit la lumière et respira profondément. Il allait s’endormir rapidement.

 

La journée suivante d’Evan fut harassante. Le soir, il fut bien heureux de retrouver son lit chaud, couette épaisse, silence de la chambre et faible lumière, apaisante et propice à la rêverie. Il allait s’ endormir tranquillement.

 

Evan rentra assez tard ce soir-là. Sa journée fut longue, épuisante. Conduire, marcher, rencontrer, parler, parlementer, faire du chiffre. Aussi, quand il se coucha après un dîner arrosé d’ un vin de qualité, il jouit de la profondeur du lit, de l'épaisse couette et de l atmosphère ouatée de sa chambre. Il écouta un morceau de musique classique puis s’endormit doucement.

 

C’ est un Evan épuisé mais satisfait de lui qui rentra ce soir-là. Sa journée fut particulièrement rude. Il lui avait fallu parcourir des kilomètres, honorer ses rendez-vous, discuter, argumenter, gagner, faire du chiffre. Mais tout avait tourné comme il l’ avait désiré. Il se prépara un repas à base de produits frais et se servit un vin de qualité. Il savoura le tout et le silence. Puis, il écouta un morceau de musique classique, la lune lui adressa un clin d’oeil, il sourit, quelques flocons de neige dansaient, ses mains les effleuraient, il s’ endormit.

 

Evan replaça le carton qui était sous sa tête, la neige était froide, il se cala contre son baluchon et se renfrogna sous la couverture salie.

 

Brigitte P novembre 2017

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