Heureux ceux qui rient

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Heureux ceux qui rient, qui en profitent, qui se noient dans la rechercher frénétique de leurs plaisirs, ceux qui s'en tirent toujours, qui disent que la Croix est une erreur et qu'il est morbide de regarder le Dieu sanglant qui y est cloué. La terre est à eux.

Mais non dit Jésus. Heureux ceux qui pleurent. Non pas les aigris, les réfugiés du fatalisme, ceux qui répètent bêtement: "C'est la volonté de Dieu". (Comme si Dieu voulait qu'on pleure) . Mais heureux sont qui sont révoltés par la douleur de monde, ceux qui refusent d'admettre que l'homme est un paquet de souffrance, ceux qui hurlent dans leur souffrance imposée et crient comme celui-là sur le Golgotha, ceux qui gardent l'espérance au coeur de la souffrance.

Père Jean Debruynne (1925/2006)

Frère désastre.

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"Benoît est un chrétien instinctif; il suit l'Evangile à la lettre, à la trace. Jésus marche: Benoît l'accompagne. Le Fils de l'Homme jeûne: Benoît se prive. Le Seigneur souffre: il morfle à l'unisson. Il sait bien que sans le faste et la puissance, la Chrétienté n'existerait plus depuis belle lurette; l'Eglise n'est pas une hutte de branchages, une maison bleue accrochée à la colline. Benoît s'entête à déployer sa foi comme un drapeau blanc au sommet d'une hampe brisée. Il est prêt à mourir pour que résonne la Bonne Nouvelle, mais cette clameur, qui se propage en averse, en vagues, en flocons, il ne lui semble pas nécessaire de l'imposer, ni de la défendre, il lui suffit de l'écouter. Benoît est un vitrail en miettes. Un morceau de verre que la lumière transperce de part en part."

Extrait de "Frère des astres" de Julien Delmaire chez Bernard Grasset, page 147. Roman librement inspiré de la vie de Saint Benoît Labre, vagabond mystique du XVIII ième siècle.

Petite promenade d'été.

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Par ces temps de grande chaleur, la lecture, à l'ombre d'un grand chêne au bord de l'Avance, est une activité rafraîchissante. Nous vous proposons une petite promenade dans un vieux livre de Jules Renard qui a pour titre "Histoires naturelles."

En voici quelques copier-coller:

LA PUCE

Un grain de tabac à ressort.

LE PAPILLON

Ce billet doux plié en deux cherche une adresse de fleur.

LA GUÊPE

Elle finira pourtant par s’abîmer la taille !

LA DEMOISELLE

Elle soigne son ophtalmie.

D’un bord à l’autre de la rivière, elle ne fait que tremper dans l’eau fraîche ses yeux gonflés.

Et elle grésille, comme si elle volait à l’électricité.

L’ÉCUREUIL
 

Du panache ! du panache ! oui, sans doute ; mais, mon petit ami, ce n’est pas que ça se met.

 

Leste allumeur de l’automne, il passe et repasse sous les feuilles la petite torche de sa queue.

Source: https://fr.wikiversity.org/wiki/Jules_Renard,_Histoires_naturelles

La brutalité de la réalité.

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Depuis plus de vingt-cinq ans Pietro Bartolo est en première ligne pour accueillir et soigner les migrants qui arrivent à Lampedusa car il s'occupe de son centre hospitalier. Gianfranco Rosi en a fait un personnage de son film "Fuocoammare". Lidia Tilotta travaille à la rédaction du journal télévisé régional de la RAI. Elle a écrit avec ce que lui a raconté Pietro Bartolo un livre qui a pour titre "Les larmes du sel". C'est un terrible témoignage sur la brutalité de la réalité du monde d'aujourd'hui. Ce livre montre à la fois combien les êtres humains peuvent être horribles et magnifiques. Aux éditions JCLattès.

"L'eau est glaciale. Elle me mord les os. Je n'arrive pas à libérer la ralingue des flots. Je saute d'un côté puis de l'autre; ça ne donne rien. J'ai beau me démener, faire des pieds et des mains, le filet ne bouge pas. Et je tombe à la mer. J'ai peur. Il fait nuit noire, et on gèle. J'ai 16 ans. Je crois mourir." (...)

Ainsi commence ce livre à lire et à faire lire.

Toujours vivant!

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Source photo: http://eoline.over-blog.com/article-le-cancre-jacques-prevert-114932678.html

Jacques Prévert est un poète et scénariste français, né le 4 février 1900 à Neuilly-sur-Seine, et mort le 11 avril 1977 à Omonville-la-Petite (Manche). Après le succès de son premier recueil de poèmes, « Paroles », il devint un poète populaire grâce à son langage familier et ses jeux de mots.

Il dit non avec la tête
mais il dit oui avec le coeur
il dit oui à ce qu’il aime
il dit non au professeur
il est debout
on le questionne
et tous les problèmes sont posés
soudain le fou rire le prend
et il efface tout
les chiffres et les mots
les dates et les noms
les phrases et les pièges
et malgré les menaces du maître
sous les huées des enfants prodiges
avec les craies de toutes les couleurs
sur le tableau noir du malheur
il dessine le visage du bonheur.

“Le Cancre”, tiré du recueil “Paroles” paru aux éditions Gallimard
© Fatras/ Succession Jacques Prévert, pour les droits audiovisuels et numérique

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