Lettre ouverte à mes grands enfants.
Rédigé par yalla castel - - Aucun commentaire"Nous ne nous contentons pas de la vie que nous avons en nous et en notre propre être: nous voulons vivre dans l'idée des autres d'une vie imaginaire et nous nous efforçons pour cela de paraître. Nous travaillons incessamment à embellir et conserver notre être imaginaire et négligeons le véritable." (Blaise Pascal)
"D'où vient donc cet écoeurement, ce mal-être qui se loge aussi bien dans la tête, dans la sensibilité, dans les tripes et qui emplit notre bouche de nausée? (...) On ne voit partout que corruption, injustice, odeur de mort. L'amour? Un mensonge vide de sens. La haine habite la planète, et jusque dans mon propre coeur." (Soeur Emmanuelle)
« Je ne connais pas le coeur d’un criminel mais celui d’un honnête homme et ce que j’y vois m’épouvante! » (Joseph de Maistre)
"Les trois démons humains selon les Romains: libido sentiendi, libido sciendi, libido dominandi. L'envie de sentir, l'envie de savoir, l'envie de dominer. " (Soeur Emmanuelle)
« Le pessimisme de la connaissance n’empêche pas l’optimisme de la volonté » (Antonio Gramsci)
Jean-François Sadys
Louis Aragon
Rédigé par yalla castel - - Aucun commentaire« La Rose et le Réséda »
À Gabriel Péri et d’Estienne d’Orves comme à Guy Môquet et Gilbert Dru
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Tous deux adoraient la belle
Prisonnière des soldats
Lequel montait à l'échelle
Et lequel guettait en bas
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Qu'importe comment s'appelle
Cette clarté sur leur pas
Que l'un fût de la chapelle
Et l'autre s'y dérobât
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Tous les deux étaient fidèles
Des lèvres du coeur des bras
Et tous les deux disaient qu'elle
Vive et qui vivra verra
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Quand les blés sont sous la grêle
Fou qui fait le délicat
Fou qui songe à ses querelles
Au coeur du commun combat
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Du haut de la citadelle
La sentinelle tira
Par deux fois et l'un chancelle
L'autre tombe qui mourra
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Ils sont en prison Lequel
A le plus triste grabat
Lequel plus que l'autre gèle
Lequel préfère les rats
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Un rebelle est un rebelle
Nos sanglots font un seul glas
Et quand vient l'aube cruelle
Passent de vie à trépas
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Répétant le nom de celle
Qu'aucun des deux ne trompa
Et leur sang rouge ruisselle
Même couleur même éclat
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
Il coule il coule il se mêle
A la terre qu'il aima
Pour qu'à la saison nouvelle
Mûrisse un raisin muscat
Celui qui croyait au ciel
Celui qui n'y croyait pas
L'un court et l'autre a des ailes
De Bretagne ou du Jura
Et framboise ou mirabelle
Le grillon rechantera
Dites flûte ou violoncelle
Le double amour qui brûla
L'alouette et l'hirondelle
La rose et le réséda
Louis Aragon, « La Rose et le Réséda », mars 1943.
Repris dans La Diane française, Paris, Éditions Seghers, 1944.
© Éditions Seghers, 1944
Richard Millet
Rédigé par yalla castel - - Aucun commentaire"Solitude du témoin"
"La France est en guerre depuis l'Indochine, par les conflits auxquels elle prend part, ici et là, (...) Je ne suis comme tant d'autres, que le témoin d'une décomposition dont la présence agressive de l'islam, la déchristanisation, la défaite des langues littéraires, le consumérisme, l'abolition de la mémoire, l'individualisation petite-bourgeoise, la capitalisme mondialisé, la bêtise politiquement correcte, sont moins le signe d'une métamorphose historique que du déclin de la notion d'histoire elle-même, (...) Témoigner est devenu une tâche guerrière. (...) Nous vivons sous le régime de la fin. Il s'agit pour nous (...) de trouver comment vivre dans une fin qui n'en finit pas de finir, (...) C'est donc une oeuvre de mort que je traque ici, en tant que témoin, dans ma solitude d'hétérosexuel blanc, catholique, et qui n'a dans son sang rien d'étranger: une fin qui n'en finit pas est une abomination qui répond à la pornographie généralisée qui ravage l'Occident au nom même du Bien. (...) Déculturation et déchristianisation vont de pair, (...) La fin de l'histoire est une ruse de capitalisme pour faire accepter le remplacement des nations par le Marché. Consommez, nous nous occupons de tout: (...)L'information a remplacé l'histoire. (...)"
Pour en savoir plus sur l'auteur:
https://fr.wikipedia.org/wiki/Richard_Millet
De Jean Giono
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