De l'UNA de Casteljaloux

Rédigé par yalla castel - - Aucun commentaire

 Coralie Costes, bonjour. Pouvez-nous dire ce qu’est l’UNA Casteljaloux?

Bonjour. C’est une association à but non lucratif qui a pour but d’aider les personnes à vivre le mieux possible et le plus longtemps possible chez elles. Nous intervenons auprès de personnes âgées, de personnes en situation d’handicaps mais aussi auprès de personnes qui ont des problèmes de santé passagers pris en charge par leur mutuelle. Et nous pouvons intervenir aussi pour des personnes encore en activité professionnelle pour des travaux de jardinage, d’entretien des maisons, pour la garde d’enfants de plus de trois ans. L’UNA de Casteljaloux intervient sur la commune et sur les communes voisines à 10 km alentour.

Quelle est votre fonction au sein de l’UNA Casteljaloux?

Je suis responsable administrative pour assurer la gestion des 40 salariés et des 350 bénéficiaires des interventions de l’association. Je travaille en étroite collaboration avec le conseil d’administration (13 membres) et sa présidente Sylvie Dupuy.

L’UNA de Casteljaloux c’est une budget de combien d’euros?

856 000 euros de recettes et une masse salariale de 814 000 euros. Nos recettes proviennent des dotations du département, des caisses de retraites et des mutuelles et de la participation des bénéficiaires par le montant dû qui reste à leur charge. Nous recevons aussi des subventions sur dossiers de la Mairie de Casteljaloux, des communes environnantes, de la communauté des communes. Nous sommes logés à titre gratuit par la municipalité de Casteljaloux. Une subvention exceptionnelle de la mairie de Casteljaloux nous a permis d’acheter un véhicule pour l’association. La communauté des communes a subventionné des équipements professionnels pour les salariés.

Quels sont les métiers exercés par les salariés de l’UNA Casteljaloux?

Au contact des bénéficiaires nous avons des aides à domicile, des assistantes de vie aux familles, des auxiliaires de vie ( gardes d’enfants et soins à la personne non médicaux ) et un jardinier. Dans les bureaux nous sommes trois administratives.

Coralie Costes depuis combien d’années êtes-vous à l’UNA Casteljaloux?

Depuis douze ans cette année.

Quel a été votre parcours au sein de l’association?

Je suis rentrée comme comptable diplômé puis j’ai remplacé la responsable administrative qui partait à la retraite. (J’ai fait une stage de formation professionnelle avant d’entrer en fonction).

Sur les douze ans passées à l’UNA Casteljaloux quelles évolutions avez-vous notées?

J’ai remarqué une évolution des demandes des personnes, notamment au niveau des soins (toilettes, repas, lever-coucher) : plus d’exigences des bénéficiaires et de leur famille. Plus de soins à assurer par manque de personnel médical. Il nous est difficile aujourd’hui de parvenir à recruter du personnel et surtout du personnel diplômé. J’ai noté aussi que la proximité physique qu’il y avait autrefois entre parents et enfants n’est plus la même aujourd’hui. ( Eloignement des membres d’une famille pour le travail, modes de vie différents du monde d’hier). J’ai assisté aussi au passage du tout papier au tout informatique (plannings et télégestion)

Quel a été l’impact du Covid sur l’UNA Casteljaloux?

Au mois de mars 2020 nous avons dû réorganiser nos interventions en priorisant l’aide à la personne (toilettes, repas) et les courses. Et nous avons limité nos interventions pour diminuer les contacts et protéger ainsi bénéficiaires et salariés. Nous avons fait des courses chez les bénéficiaires dont les enfants ne pouvaient plus venir pas limitation kilométrique des déplacements. Sur le plan financier nous avons investi dans le matériel de protection individuelle des intervenants. Et nous continuons à le faire. ( Masques, gants,blouses jetables, gel désinfectant, crèmes pour les mains attaquées par le gel) Nous avons été aidés en début de pandémie par le Conseil départemental mais aussi par des dons de particuliers. Et nous les en remercions.

Coralie Costes comment voyez-vous l’évolution à venir de l’UNA CAsteljaloux? 

En demi teinte pour les raisons suivantes:

  • Il y a de la demande pour les services que nous rendons et le désir de beaucoup de personnes de rester chez elles le plus longtemps possible. Les élus, les pouvoirs publics en ont conscience.
  • Mais nous sommes confrontés aujourd’hui à des difficultés de recrutement comme dans beaucoup d’autres secteurs.
  • Nous avons cependant l’espoir que la situation s’améliore avec la mise en place de l’avenant 43 qui a revalorisé les salaires et l’attrait pour les métiers proposés.
  • Il y a aussi un travail qui est fait avec l’UNA 47 pour améliorer la communication sur nos métiers , les faire connaître, valoriser leur importance et les rendre ainsi plus attractifs.

Coralie Costes, vous avez je crois une dernière information à nous communiquer? 

Oui, nous allons fêter cette année l’anniversaire des soixante ans de l’UNA Casteljaloux. Lors de cette journée festive il y aura un stand de recrutement, un stand des métiers animé par les intervenantes à domicile, une intervention des pompiers sur les gestes qui sauvent, des ateliers par l’ ASEPT (Association santé éducation et prévention sur les territoires), une restauration sur place. La date retenue est le samedi 25 juin 2022.

Le réseau UNA Lot-et-Garonne

Il est composé de 27 associations réparties sur l'ensemble du département et compte 200 bénévoles, 1300 salariés pour 10 000 bénéficiaires.

L’Union Nationale de l’Aide, des Soins et des Services aux Domiciles a été fondée le 19 décembre 1961 à Agen (anciennement appelée FASSAD). Association loi 1901 à but non lucratif, elle est un mouvement social militant. Elle a pour finalité de promouvoir une politique de maintien, de soutien et d’accompagnement à domicile.

L’UNA au niveau national

21 unions régionales

55 fédérations départementales

807 structures adhérentes au réseau UNA

90 255 salariés

629 000 personnes aidées

68,4 millions d’heures d’aides réalisées

Citation:

« Vieillir c’est passer de la passion à la compassion. » Albert Camus, 1962. Année de création de l’UNA Casteljaloux qui s’appelait alors « Association d’aide à domicile aux vieillards » fondée par Monsieur Joseph Turroques, maire de Casteljaloux, et par le Docteur Dumas.

 

Il vous faudrait une bonne guerre

Rédigé par yalla castel - - Aucun commentaire

... Mais y a-t-il de bonnes guerres?

"Il vous faudrait une bonne guerre!" Longtemps nous avons entendu nos anciens entonner ce refrain. Il est vrai que nous aïeux, eux, avaient connu, en une seule vie, deux guerres mondiales.

Nous n'y voyions que l'occasion, trop facile, pour nos anciens, de nous rappeler à l'esprit de sacrifice, de privation. Toutes notions que nous jugions dépassées.

Car nous avons grandi dans un univers où la paix, garantie par la dissuasion nucléaire, semblait promise à tous jusqu'à la fin des temps; dans un univers où la consommation facile des biens, et des sources d'énergie, allait nous rendre heureux ad vitam aeternam...

Et voici que l'actualité nous renvoie le miroir de l'Histoire. Brusquement réveillés par les flots de l'information continue et des réseaux sociaux, nous comprenons dans la douleur et l'étonnement que jamais l'Europe n'a été une terre de paix.

De siècles en siècles depuis toujours, les sangs ont coulé, les empires se sont affrontés au détriment des peuples; les religions ont cristallisé des douleurs anciennes.

L'Aquitaine porte encore, par exemple, dans ses terroirs, les traces des guerres entre catholiques et protestants, entre Français et Anglais.

En 1989, la chute du mur de Berlin, puis l'écroulement de l'Union soviétique, ont pu nous faire croire que nous avions enterré les. haches de guerre sur notre sol européen. Et voici qu'elles ressurigissent, manifestement pour longtemps.

Extrait d'un texte de Frédéric Mounier, ancien correspondant du journal La Croix à Rome, écrit le 12 mars 2022 et publié dans Le journal Paroissial, mensuel des paroisses de France, en page 10 du numéro 822. 

Marycielo Palomino

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Marycielo  a 27 ans, elle est née à Lima. Elle a des racines andines par son père né à Ayacucho.

Elle a reçu une Formation universitaire à S.Marcos en Communication Sociale

Saint Marcos est une Université historique reconnue pour sa formation de haut contenu social et d'ouverture aux problèmes du pays.

 

«Cette formation a marqué mon métier, car je me trouve particulièrement proche des causes sociales.Mon travail à l'institut Bartolomé de las  Casas est en accord avec ces valeurs.

Ma profession m'a permis de connaître les réalités du pays à travers les témoignages directs des habitants qui chaque jour font face à des défis qui les éloignent d'une vie digne.

Finalement mes thèmes de prédilection sont tout ce qui concerne l’Amazonie, le genre et les droits humains» (...)

«Je considère que mon expérience sur tous les projets de l'institut Bartolomé de las Casas m'a permis de connaître de près le travail en formation et incidence pour nos bénéficiaires,Tout cela, dans des contextes complexes tels l'instabilité politique du pays, le saccage de notre Amazonie, contexte auquel nos bénéficiaires ont su faire face avec les outils que nous leur avons offerts.

Personnellement, je suis de  très près la situation en Amazonie péruvienne m'appuyant sur le travail pastoral indigène qui se fait; de plus j'ai une affinité et une profonde sensibilité pour tout ce qui concerne la défense des droits humains.»

 

Marguerite Yourcenar

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« Je condamne l’ignorance qui règne en ce moment dans les démocraties aussi bien que dans les régimes totalitaires. Cette ignorance est si forte, souvent si totale, qu’on la dirait voulue par le système, sinon par le régime. J’ai souvent réfléchi à ce que pourrait être l’éducation de l’enfant.

Je pense qu’il faudrait des études de base, très simples, où l’enfant apprendrait qu’il existe au sein de l’univers, sur une planète dont il devra plus tard ménager les ressources, qu’il dépend de l’air, de l’eau, de tous les êtres vivants, et que la moindre erreur ou la moindre violence risque de tout détruire.

Il apprendrait que les hommes se sont entretués dans des guerres qui n’ont jamais fait que produire d’autres guerres, et que chaque pays arrange son histoire, mensongèrement, de façon à flatter son orgueil.

On lui apprendrait assez du passé pour qu’il se sente relié aux hommes qui l’ont précédé, pour qu’il les admire là où ils méritent de l’être, sans s’en faire des idoles, non plus que du présent ou d’un hypothétique avenir.

On essaierait de le familiariser à la fois avec les livres et les choses ; il saurait le nom des plantes, il connaîtrait les animaux sans se livrer aux hideuses vivisections imposées aux enfants et aux très jeunes adolescents sous prétexte de biologie. ; il apprendrait à donner les premiers soins aux blessés ; son éducation sexuelle comprendrait la présence à un accouchement, son éducation mentale la vue des grands malades et des morts.

On lui donnerait aussi les simples notions de morale sans laquelle la vie en société est impossible, instruction que les écoles élémentaires et moyennes n’osent plus donner dans ce pays.

En matière de religion, on ne lui imposerait aucune pratique ou aucun dogme, mais on lui dirait quelque chose de toutes les grandes religions du monde, et surtout de celle du pays où il se trouve, pour éveiller en lui le respect et détruire d’avance certains odieux préjugés.

On lui apprendrait à aimer le travail quand le travail est utile, et à ne pas se laisser prendre à l’imposture publicitaire, en commençant par celle qui lui vante des friandises plus ou moins frelatées, en lui préparant des caries et des diabètes futurs.

Il y a certainement un moyen de parler aux enfants de choses véritablement importantes plus tôt qu’on ne le fait. »

Marguerite Yourcenar, "Les yeux ouverts." 1980

On croit mourir pour la patrie

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Cher citoyen Cachin,

Je vous prie de signaler à vos lecteurs le récent livre de Michel Corday, les Hauts Fourneaux qu’il importe de connaître.

On y trouvera sur les origines de la conduite de la guerre des idées que vous partagerez et qu’on connaît encore trop mal en France ; on y verra notamment (ce dont nous avions déjà tous deux quelque soupçon) que la guerre mondiale fut essentiellement l’œuvre des hommes d’argent, que ce sont les hauts industriels des différents États de l’Europe qui, tout d’abord, la voulurent, la rendirent nécessaire, la firent, la prolongèrent. Ils en firent leur état, mirent en jeu leur fortune, en tirèrent d’immenses bénéfices et s’y livrèrent avec tant d’ardeur, qu’ils ruinèrent l’Europe, se ruinèrent eux-même et disloquèrent le monde.

Écoutez Corday, sur le sujet qu’il traite avec toute la force de sa conviction et toute la puissance de son talent. — « Ces hommes-là, ils ressemblent à leurs hauts fourneaux, à ces tours féodales dressées face à face le long des frontières, et dont il faut sans cesse, le jour, la nuit, emplir les entrailles dévorantes de minerai, de charbon, afin que ruisselle au bas la coulée du métal. Eux aussi, leur insatiable appétit exige qu’on jette au feu, sans relâche, dans la paix, dans la guerre, et toutes les richesses du sol, et tous les fruits du travail, et les hommes, oui, les hommes mêmes, par troupeaux, par armées, tous précipités pêle-mêle dans la fournaise béante, afin que s’amassent à leurs pieds les lingots, encore plus de lingots, toujours plus de lingots… Oui, voilà bien leur emblème, leurs armes parlantes, à leur image. Ce sont eux les vrais hauts fourneaux ! » (page 163).

Ainsi, ceux qui moururent dans cette guerre ne surent pas pourquoi ils mourraient. Il en est de même dans toutes les guerres. Mais non pas au même degré. Ceux qui tombèrent à Jemmapes ne se trompaient pas à ce point sur la cause à laquelle ils se dévouaient. Cette fois, l’ignorance des victimes est tragique. On croit mourir pour la patrie ; on meurt pour des industriels.

Ces maîtres de l’heure possédaient les trois choses nécessaires aux grandes entreprises modernes : des usines, des banques, des journaux. Michel Corday nous montre comment ils usèrent de ces trois machines à broyer le monde. Il me donna, notamment, l’explication d’un phénomène qui m’avait surpris non par lui-même, mais par son excessive intensité, et dont l’histoire ne m’avait pas fourni un semblable exemple : c’est comment la haine d’un peuple, de tout un peuple, s’étendit en France avec une violence inouïe et hors de toute proportion avec les haines soulevées dans ce même pays par les guerres de la Révolution et de l’Empire. Je ne parle pas des guerres de l’ancien régime qui ne faisaient pas haïr aux français les peuples ennemis. Ce fut cette fois, chez nous, une haine qui ne s’éteignit pas avec la paix, nous fit oublier nos propres intérêts et perdre tout sens des réalités, sans même que nous sentions cette passion qui nous possédait, sinon parfois pour la trouver trop faible.

Michel Corday montre très bien que cette haine a été forgée par les grands journaux, qui restent coupables, encore à cette heure, d’un état d’esprit qui conduit la France, avec l’Europe entière, à sa ruine totale. « L’esprit de vengeance et de haine, dit Michel Corday, est entretenu par les journaux. Et cette orthodoxie farouche ne tolère pas la dissidence ni même la tiédeur. Hors d’elle, tout est défaillance ou félonie. Ne pas la servir c’est la trahir. »

Vers la fin de la guerre, je m’étonnais devant quelques personnes de cette haine d’un peuple entier comme d’une nouveauté que l’on trouvait naturelle et à laquelle je ne m’habituais pas. Une dame de beaucoup d’intelligence et dont les mœurs étaient douces assura que si c’était une nouveauté, cette nouveauté était fort heureuse. « C’est, dit-elle, un signe de progrès et la preuve que notre morale s’est perfectionnée avec les siècles : la haine est une vertu ; c’est peut-être la plus noble des vertus. »

Je lui demandais timidement comment il est possible de haïr tout un peuple :

— Pensez, madame, un peuple entier c’est grand… Quoi ? Un peuple composé de millions d’individus, différents les uns des autres, dont aucun ne ressemble aux autres, dont un nombre infiniment petit a seul voulu la guerre, dont un nombre moindre encore en est responsable, et dont la masse innocente en a souffert mort et passion. Haïr un peuple, mais c’est haïr les contraires, le bien et le mal, la beauté et la laideur. »

Quelle étrange manie ! Je ne sais pas trop si nous commençons à en guérir. Je l’espère. Il le faut. Le livre de Michel Corday vient à temps pour nous inspirer des idées salutaires. Puisse-t-il être entendu ! L’Europe n’est pas faite d’États isolés, indépendants les uns des autres. Elle forme un tout harmonieux. En détruire une partie, c’est offenser les autres.

Notre salut c’est d’être bons Européens. Hors de là, toute est ruine et misère.

Salut et fraternité,

Anatole FRANCE.

Lettre publiée dans le journal L’Humanité du 18 juillet 1922.

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