Trois arbres tombés sont restés au bord du sentier.
Oubliés du bûcheron, ils s'entretiennent,
fraternellement serrés, comme trois aveugles.
Le soleil couchant verse
son sang vif dans les troncs éclatés,
les vents emportent le parfum de leur flanc ouvert.
L'un, tout tordu, tend un bras immense,
frissonnant de feuillage, vers l'autre
et ses blessures sont pareilles à des yeux pleins de prière.
Le bûcheron les a oubliés.
La nuit viendra. Je resterai avec eux.
Je recueillerai dans mon cœur
leurs douces résines, elles me tiendront lieu de feu.
Muets, pressés les uns contre les autres,
que le jour nous trouve monceau de deuil.
Poème traduit de l’espagnol par Claude Couffon
Source: https://www.franceculture.fr/emissions/poeme-du-jour-avec-la-comedie-francaise/paysage-de-patagonie-trois-arbres
Lu dans le courrier des lecteurs du journal "La Vie" l'extrait suivant:
"Celui qui aime pleure l'ami qui décède. Celui qui aime pleure la relation qui se brise, le silence et l'absence, les incompréhensions et les non-dits. Celui qui aime sait la tristesse de la maladie, du handicap et du grand âge. Celui qui aime sait aussi le silence d'un amour impossible. C'est parce que nous aimons que nous connaissons la tristesse en notre coeur."
Geneviève M dans "La Vie" n° 3886 du 20 février 2020 en page 97.
Pour ceux qui connaissaient bien Papa, ce n’était pas un grand bavard mais si vous le lanciez sur un sujet qui l’intéressait, vous auriez vite compris combien il pouvait en parler et partager ses passions avec les autres.
Il était comme cela, de nature réservée, discrète mais aussi généreux sur le partage de ce qui le passionnait.
Sa passion, c’était de voler et elle a commencé tout petit déjà, quand il a voulu sauter en parachute depuis le toit de la maison de papi et mamie. Sauf que son parachute c’était un parapluie. Mais heureusement, on l’en a dissuadé avant d’essayer.
Oui, voler, c’était sa passion, le pic d’adrénaline de s’élever vers les nuages... une dernière fois.
Si il y a bien une chose que j’aurai appris de cet accident, c’est à quel point la vie est courte. Tout peut s’arrêter en un instant. Chaque jour, il faut profiter de la vie comme si c’était le dernier. Parce qu’on ne sait jamais de quoi demain sera fait. Et ne jamais rien regretter.
On remet souvent à plus tard, nos projets, à plus tard, les discussions avec nos amis, notre famille, à plus tard, nos envies... jusqu’à qu’il soit trop tard...
Alors bien sûr, on ne peut pas vivre continuellement avec la peur de l’accident, du dernier battement de cœur mais plutôt que de compter les jours, faire en sorte que chaque jour compte.
Profitez de la vie tant qu’il y en a et partagez-la avec les êtres qui vous sont proches car comme disait Albert Schweitzer « Le bonheur est la seule chose qui se double si on le partage »
Benoit Labadie