De la fatigue

Rédigé par yalla castel - - Aucun commentaire

Peinture papier gravure "Fatigue" de François Cotard

Fatigué
au point de ne plus ressentir la fatigue, de ne plus pouvoir penser.
Vous avez dit fatigue.

Fatigue qui vient peser tout doucement,
le poids d'une plume
qui se rajoute au poids d'une nouvelle plume. Vous avez dit fatigue.

Fatigue comme endormissement
de mes sens qui n'en peuvent plus de sentir cette angoisse sourde que je ne veux plus entendre.
Vous avez dit fatigue.

Fatigue du manque de courage de dire ce mal à dire
cette maladie à parler.
Vous avez dit fatigue.

Fatigue au risque
de me briser les os qui me soutiennent.

Comment encore avancer et marcher?

Vous avez dit fatigue.

Fatigue jusqu'à l'épuisement
d'avoir puisé au fond du puits
mis à sec de croyance et de confiance.

Vous avez dit fatigue.

Fatigue comme solitude de l'âme
et du corps qui suit et qui aussi ne suit pas.
Où es-tu mon Sauveur ?
Vous avez dit fatigue.

Fatigue où le courage dont j'ai besoin,

c'est de me reposer et de patienter,

Vous avez dit fatigue.

Fatigue où la prière silencieuse vous allège la fatigue
car elle détourne de l'orgueil qui nous fatigue.
Vous avez dit fatigue.

- Dieu, que je suis fatigué !
- Repose toi, je suis à tes côtés ! Pour que tu ne dises plus
que tu es fatigué.

Serge 

 

 

Jean Loup Bonnamy (1)

Rédigé par yalla castel - - Aucun commentaire

Le dimanche 29 mai 2005, les Français votaient «Non» au référendum sur le Traité constitutionnel européen (TCE). Il s'agit d'un événement capital dans l'Histoire de notre pays.

Normalien, agrégé de philosophie, Jean-Loup Bonnamy est spécialiste de géopolitique et de philosophie politique. Il vient de publier, avec Renaud Girard, Quand la psychose fait dérailler le monde (collection «Tracts», Gallimard, 3,90 €), où il critique le confinement, propose une stratégie sanitaire alternative, annonçait la seconde vague ainsi que la nécessité d'armer les hôpitaux pour y faire face.

Il faut d'abord remettre ce vote dans le contexte politique français. Trois ans plus tôt, au printemps 2002, le Président sortant Jacques Chirac est réélu. Contre toute attente, il n'a pas eu à affronter au second tour son Premier Ministre, le socialiste Lionel Jospin, mais le leader du Front National, Jean-Marie Le Pen. Or, à peine réélu, Jacques Chirac ne tire pas les leçons du fort vote lepéniste. Sur les conseils d'Alain Juppé, il décide de créer un parti unique à droite, l'UMP, en fusionnant le parti gaulliste (le RPR), le parti centriste (l'UDF, malgré le refus de François Bayrou) et le parti libéral (Démocratie libérale, d'Alain Madelin). En faisant cela, il coupa encore un peu plus son mouvement de ses racines gaullistes et de son ancrage populaire. Bien loin de renforcer la droite, cette fusion l'a considérablement affaiblie sur le long terme. De plus, alors que le vote lepéniste exprimait une demande de frontières, de souveraineté et d'autorité, le Président nomme à Matignon Jean-Pierre Raffarin, un libéral, adepte de la communication, qui préfère une « gouvernance » aseptisée au souffle de l'Histoire et que Les Guignols de l'Info surnomment « El Gringo » en raison de son passé de commercial pour une grande marque de café. Installé à Matignon, Raffarin montre qu'il ne sera pas un Premier Ministre social en refusant le traditionnel « coup de pouce » donné au SMIC. Très vite, Raffarin s'enlise et est éclipsé par deux membres de son Gouvernement, « les fauves » (pour reprendre le titre du film que Patrick Rotman a consacré à leur rivalité) : le Ministre de l'Intérieur, Nicolas Sarkozy, et le Ministre des Affaires étrangères, Dominique de Villepin. Omniprésent, hyper-médiatique, dynamique, en rébellion contre Jacques Chirac, Sarkozy mène la guerre contre l'insécurité, multipliant les déplacements sur le terrain et les formules choc (dont le fameux « karcher »). Flamboyant, lyrique, épique, passionné de géopolitique et de poésie, biographe de Napoléon, chiraquien convaincu, Villepin se fait applaudir à la tribune de l'ONU pour son opposition à la Guerre en Irak voulue par les États-Unis. 

Source: 

https://www.lefigaro.fr/vox/monde/anniversaire-du-non-au-referendum-sur-le-tce-retour-sur-un-tournant-historique-20210529

VACANCES = NE RIEN FAIRE

Rédigé par yalla castel - - 1 commentaire

Vacances = ne rien faire. Si ce n'est lire, lire, lire et re-lire.

Suggestion de lecture: 

Christian Bobin est né le 24 avril 1951 au Creusot en Saône-et-Loire. Il est mort le 23 novembre 2022 à Chalon-sur-Saône, d'un cancer foudroyant. Il est enterré à Marciac dans le Gers. C'est un écrivain et poète français. Il se fait connaître du grand public en 1992 avec "Le Très-Bas", livre consacré à saint François d’Assise.

Voici des extraits des écrits de Christian Bobin.

"A quoi reconnaît-on les gens fatigués. A ce qu'ils font des choses sans arrêt. A ce qu'ils rendent impossible l'entrée en eux d'un repos, d'un silence, d'un amour. Les gens fatigués font des affaires, bâtissent des maisons, suivent une carrière. C'est pour fuir la fatigue qu'ils font toutes ces choses, et c'est en fuyant qu'ils s'y soumettent. Le temps manque à leur temps. Ce qu'ils font de plus en plus, ils le font de moins en moins. La vie manque à leur vie."  (Une petite robe de fête)

"Lire c'est débroussailler dans son âme un chemin que les ronces et les arbres effondrés ont depuis longtemps recouvert puis avancer jusqu'à découvrir un château en ruine dont les fougères sont les princesses et les liserons les sentinelles. Une légende est attachée à ce château jadis construit par un seigneur si bon  qu'il n'a voulu laisser son nom nulle part. Lire c'est rechercher ce nom dans les livres mais aussi dans les fleurs ou sur les visages: partout où passe une douceur si grande que nulle explication ne peut en être donnée." Prisonnier au berceau )

"Et c'est quoi au juste prier? C'est faire silence. C'est s'éloigner de soi dans le silence. Peut-être est-ce impossible. Peut-être ne savons-nous pas prier comme il faut: toujours trop de bruit à nos lèvres, toujours trop de choses dans nos coeurs. Dans les églises personne ne prie, sauf les bougies. Elles perdent tout leur sang. Elles dépensent toute leur mèche. Elles ne gardent rien pour elles, elles donnent tout ce qu'elles sont et ce don passe en lumière."  ( Une petite robe de fête )

"Il nous faut naître deux fois pour vivre un peu, ne serait-ce qu'un peu. Il nous faut naître par la chair et ensuite par l'âme. Les deux naissances sont comme un arrachement. La première jette le corps dans le monde, la seconde balance l'âme jusqu'au ciel." ( La plus que vive )

"Ceux que j'aime, je ne leur demande que d'être libres de moi et ne me rendre jamais compte de ce qu'ils font ou de ce qu'ils ne font pas, et bien sûr, de ne jamais exiger une telle chose de moi. L'amour ne va qu'avec la liberté. La liberté ne va qu'avec l'amour."  ( L'épuisement )

Oeuvres de Christian Bobin

61 Romans et essais. 11 ouvrages de Poésie

Les livres les plus connus de Christian Bobin

"La plus que vive". "Une petite robe de fête". "La part manquante."  "Le très-bas". "La folle allure". "Le muguet rouge". 

Prier avec Blaise Pascal (2)

Rédigé par yalla castel - - 3 commentaires

"Le divertissement devrait procurer à l'homme le bonheur tant attendu; il le jette dans une course sans fin. A peine une activité terminée, voilà qu'il faut se lancer dans une autre. Les plaisirs que l'homme parvient à cueillir dans cette agitation  sont toujours en deçà du bonheur qu'il espérait, et l'homme camoufle sa déception dans un nouveau divertissement qui promet à son tour le bonheur, pour le remettre bientôt à plus tard. L'homme devrait s'instruire de ses déceptions successives, mais il paraît courir à leur devant." 

Source: "Prier 15 jours avec Blaise Pascal" par Louis Frouart aux éditions Nouvelle Cité. 

ISBN 9782375820445. Prix: 13,90 €.

Louis Frouart est né en 1986. Il est lauréat du prix 2014 de la chaire "Science et Religion" de l'Université catholique de Lyon. Il est actuellement professeur de philosophie dans un lycée de Lyon.

Si tu savais c'est merveilleux

Rédigé par sadys - - Aucun commentaire

Marie-Christine Barrault est une actrice française née à Paris en 1944. Elle est la nièce de Jean-Louis Barrault et de Madeleine Renaud. Elle a été mariée à Daniel Toscan du Plantier. Ils ont eu ensemble un garçon et une fille. Puis elle s'est ensuite mariée avec Roger Vadim. Ils ont vécu ensemble de 1990 à 2000. Elle était présente au dernier souffle de vie de Roger Vadim. Elle affirme que cette mort d'un être cher qu'elle a pu accompagner jusqu'au bout a été pour elle vécue comme une grâce reçue de Dieu.

"Les vivants ferment les yeux des morts. Les morts ouvrent les yeux des vivants." (Père Jean Moubourquette *)

"Si tu savais c'est merveilleux" est le titre du dernier livre écrit par Marie-Christine Barrault. En voici un extrait:

"J'ai quatorze ans lorsque mon père meurt. Mon frère Alain, seize. Abasourdie, je regarde le cercueil descendre en bringuebalant dans cette fosse au Père Lachaise. Une fosse aussi triste et tellement moins profonde que celle qui se creuse chez moi depuis l'enfance. Rectangulaire et bien dessinée, la sépulture du cimetière parisien ne déborde ni à droite ni à gauche, les pompes funèbres ont bien fait les choses. La béance qui m'habite depuis toujours, elle, n' a ni contour ni forme. c'est le manque cruel de mon père.Cette crevasse ne s'est pas ouverte au décès de Max-Henri Barrault, tant s'en faut: sa mort n'est que le dernier coup de pioche dans une terre déjà fouillée jusqu'aux entrailles.

Il faut avouer qu'en la matière, ma mère a bien fait les choses.

Elle était si belle, Marthe. Toujours élégante. Devant nos yeux éblouis, elle descend de l'autocar comme une reine, chaque jeudi en fin de matinée. Avec notre grand-mère, Alain et moi l'attendons à l'arrêt de Yerres. La déesse descend des cieux parisiens pour venir en banlieue s'enquérir de ses enfants, lèvres effleurées sur notre joue ou notre front, regard noisette, effluves d'un parfum délicat. J'ai trois ans. Puis cinq, puis huit. Et toujours le même rituel. Celle que nous appelons maman, avec laquelle je n'ai aucun souvenir de vie commune, déjeune avec nous, soupire d'un air agacé sous les reproches larvés de sa mère, écoute patiemment nos récitations. Après le goûter, nous retournons à l'arrêt de bus en tenant sa main blanche. Elle remet à sa mère quelques billets. Puis remonte dans sa calèche, vers une vie dont nous ignorons tout."

Alain et Marie-Christine ont peu connu leur père. Elle écrit plus loin dans le livre:

"Mais qui comblera le mal du père?"

"Qui comblera l'absence vertigineuse de nos pères?"

 

Jean-François Sadys

 

* Prêtre, psychologue, auteur et conférencier de renommée internationale, le père Jean Monbourquette s’est fait particulièrement connaître grâce à ses écrits en matière de développement personnel et de deuil, ayant rédigé une vingtaine de livres.

Décédé le 28 août 2011 à l’âge de 77 ans, Jean Monbourquette a abondamment contribué à l’évolution des mentalités à l’égard de la spiritualité. Ayant suscité beaucoup de scepticisme au départ, ses travaux sur les rapports entre la psychologie et la spiritualité, notamment la dynamique du deuil et l’accompagnement des mourants, sont désormais largement reconnus.

(Source: https://chairemonbourquette.umontreal.ca/a-propos/jean-monbourquette/)

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