Ce qu'il faut de nuit

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Ce qu’il faut de nuit
Au-dessus des arbres,
Ce qu’il faut de fruits
Aux tables de marbre,
Ce qu’il faut d’obscur
Pour que le sang batte,
Ce qu’il faut de pur
Au sang écarlate,
Ce qu’il faut de jour
Sur la page blanche,
Ce qu’il faut d’amour
Au fond du silence.

Et l’âme sans gloire
Qui demande à boire,
Le fil de nos jours
Chaque jour plus mince,
Et le coeur plus sourd
Nul n’entend que nous
La poulie qui grince,
Le seau est si lourd .

Jules Supervielle

 

Mort de Marcel Conche

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Marcel Conche est mort le Vendredi 27 février 2022 à l'âge de 99 ans. C’était un brillant intellectuel français.

Marcel Conche est le fils de Romain Conche, modeste cultivateur corrézien, et de Marcelle Farges, décédée peu après l’accouchement.

Il commence sa scolarité au cours complémentaire de Beaulieu-sur-Dordogne et aurait dû la poursuivre à l’École normale primaire de Tulle, mais les ENP ayant été supprimées par le gouvernement de Vichy, il étudie au lycée Edmond-Perrier de Tulle comme élève-maître (1940-1943).

Il étudie ensuite au Centre de formation professionnelle de Limoges (1943-1944) puis à la faculté des lettres de Paris où Gaston Bachelard est l’un de ses professeurs. Il obtient successivement la licence en philosophie (1946) et le diplôme d’études supérieures de philosophie (1947).

Voir la suite sur le lien suivant: https://fr.wikipedia.org/wiki/Marcel_Conche#Origines_et_études

« L’homme est une production de la nature et la nature se dépasse elle-même dans l’homme.  »

Marcel Conche se revendiquait pacifiste. Il a dénoncé le conflit engagé en 2003 par les États-Unis en Irak.

« Personnellement, je reste pacifiste. Ma position universalisable, mais ne pouvant être universalisée, reste abstraite, contradictoire. Fondamentalement, pour moi, le rôle de l’homme politique consiste à établir la paix, ce que de Gaulle a très bien compris. Vouloir réaliser la démocratie en l’exportant par la guerre, c’est criminel ».

Pour en savoir plus sur l'homme et son oeuvre:

https://www.cairn.info/revue-philosophique-2004-1-page-3.htm

https://www.cairn.info/panorama-de-la-pensee-d-aujourd-hui–9782266283908-page-435.htm

 

« Prévoir le malheur c’est le vivre deux fois. » (Agnès Jaoui)

« D’abord la peur de la mort. Puis la mort de la peur. Et enfin l’Amour de la Vie. » (Jacques Prévert)

 

 

 

Les mains de Selim

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"Le chomâge est raciste. Le travail est fraternel."  (Pages 37/38)

" Dans la région d'Annecy, Selim, quinze ans, vient de passer huit mois en établissement fermé, après avoir, une nuit de révolte, incendié une voiture. Monsieur Gabriel lui a redonné une chance en le prenant  dans sa menuiserie dans le cadre de l'association "Le bois doré" consacrée à la réinsertion des jeunes délinqiuants. Grâce aux encouragements de Monsieur Gabriel, profondément athée, Selim découvre la passion du travail et les vertus de la Fraternité."

L'auteur de ce roman, Jean-Marie Gourio, renvoie dos à dos le fanatisme et l'ignorance.

Jean-Marie Gourio est né en 1956 à Nérac d'un père militaire, mort des suites de la guerre d'Indochine et d'une mère , veuve de guerre, concierge rue du Cherche midi à Paris. Il a fait l'Ecole des Beaux arts de Paris et il a obtenu un DEUG d'Arts plastiques à la Sorbonne.

En 1976, Jean-Marie Gourio débute au magazine Hara Kiri (devenu par la suite Charlie Hebdo), dont il devient rédacteur en chef adjoint en 1978, puis dans plusieurs autres publications des éditions du Square. Il devient rédacteur en chef du magazine Zéro et « fils spirituel » du professeur Choron qui l'a pris sous son aile, du fait que Choron a combattu en Indochine (sergent parachutiste), comme le père de Gourio.(Source wikipédia)

Premières pages du roman: 

" Je suis heureux, je veux que ça soit écrit. Je l'ai écrit en gros dans les chiottes du square. "Je suis heureux!". Tous les matins, je me poste à l'arrêt de l'autocar avant la sortie du bled, mais c'est pas le car que j'attends, c'est le camion du patron. Une fois que le car est passé, je reste seul dans le froid. Je devine au loin la forme des montagnes sur le ciel de la nuit. Il y a des petits groupes de lumières qui tremblent sur les masses sombres, presque jusqu'aux sommets. C'est étonnant de voir comment les gens ont fait construire même dans les coins les plus difficiles d'accès. Il a bien fallu leur aménager des routes. Il est six heures, beaucoup de camions roulent à toute vitesse dans la ligne droite verglacée et lèvent un vent qui me mord le nez et les joues. Ce sont eux qui construisent les maisons, les écoles, les hôpitaux et les routes! Je les regarde passer comme un convoi militaire. Enfin, je reconnais au loin les gros phares jaunes du camion de l'atelier. Chaque fois, je rigole des les voir apparaître, je chante de joie dans mon écharpe, tous les matins, et pas qu'un matin seulement, c'est ça qui me rend si heureux! C'est la preuve que le patron m'aime bien et qu'il a besoin de moi. Il ne m'oublie pas."

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