Les zadistes entrent dans nos vies

Rédigé par yalla castel - - 1 commentaire

Je suis cerné par les zadistes. Je ne suis pas zadiste, mes enfants et petits enfants non plus.

 

Pendant 20 ans je suis allé un week-end sur deux dans un petit village du Tarn situé à 4 kms et demi de la forêt de Sivens. Nous nous sommes beaucoup promenés dans cette magnifique propriété publique qui n’a pas toujours appartenu au Conseil Général du Tarn. Les aménagements permettaient les repas en plein air, les barbecues. Il y avait une aire de jeux pour les enfants. Beaucoup de sentiers étaient balisés. Nous pouvions faire librement de très belles randonnées pédestres, VTT en toutes saisons. La Maison de la Forêt était accueillante et offrait tout au long de l’année diverses animations autour de thèmes liés à la nature, aux plantes, aux animaux. Plus de temps en temps des expositions d’art. C’était un lieu de vie agréable pour toutes les générations. Qui plus est gratuit. Ce qui devient de plus en plus rare de nos jours.

 

Et puis un jour ce très joli lieu de vie a été rempli du bruit des tronçonneuses, des pelles mécaniques, des engins de chantier pour construire un lac d’irrigation. Et rapidement la situation a dégénéré. Une partie de la population est restée indifférente à ce qui se passait, une grande partie de la population a été choquée par la violence de certains zadistes, une toute petite partie de la population a pris fait et cause pour les zadistes. Il y a eu un mort dans les affrontements avec les forces de l’ordre: un tout jeune zadiste.

Je ne vais plus dans le Tarn depuis deux ans mais voici maintenant qu’à 2.5 kms de ma maison d’habitation en Lot-et-Garonne, les zadistes commencent à arriver pour contrer un projet de Center Parc.


 

Voici quelques réflexions entendues:


 

Une vieille dame:  « Les zadistes sont les descendants de Jacquou le Croquant ».
Un vieux monsieur: « Ils sont les descendants de la Commune. »
Une toute jeune femme zadiste: « Depuis que je suis née je ne vois que des couples qui ne tiennent pas dans le temps. Depuis que je suis enfant, j’entends dire que l’eau est polluée, que l’air est pollué, que la nourriture est polluée, qu’un Français sur deux fera un cancer dans sa vie, que je n’arriverai à rien en faisant des études. Je veux vivre, je veux pouvoir habiter dans une yourte, dans une maison en paille et en terre, je veux pouvoir faire de l’agroforesterie, de la permaculture. Je veux faire du collectif. Et je vous emmerde! » (… ce qui n’est pas la meilleure manière de faire du collectif…)


Colibri Cx

Quel cinéma!

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« Le monde est aussi fait et surtout "des petits, des sans grades". Le mépris et l’aveuglement prétentieux à leur encontre peut mener à la chute vertigineuse. »

Dans un passé récent, un président de la République Française est venu à deux pas de chez moi. Je ne l’ai pas vu et il ne m’a pas vu. Ce n’est pas grave et ce n’est pas important. Je ne suis rien. Mais il n’a pas vu non plus celles et ceux qui avaient voté pour lui. Il ne s’est pas montré à eux "pour de vrai". Ils l’ont vu à la télé au journal de 13h et de 20 h. Il était en campagne politique dans notre campagne lot-et-garonnaise. Le temps qu’il a passé parmi nous, il était très entouré par des personnes qui ont fait le nécessaire pour qu’il ne nous rencontre pas « pour de vrai ».

Je me souviens ce matin de Dominique Strauss-Kahn. Beaucoup de médias affirmaient avant que nous ayons voté qu’il serait notre prochain président. Sa chute fut brutale. Le pouvoir destructeur des images d’un homme menotté, son visage anéanti, sa bouche soudain silencieuse, les mots à son égard qui tuent plus sûrement que le poignard de Ravaillac ont fait qu’il n’est pas devenu président de la République Française.

J’ai été stupéfait en regardant Marine Le Pen partir en vrille en direct devant des millions de Français lors de son débat avec, non contre, Emmanuel Macron. Je m’attendais à tout sauf à ça.

Et voici maintenant que « Moi (ex)Président » assassine à coup de mots qui tuent notre nouveau Président.

Je ne sais pas où tout cela va nous mener mais… nous y allons…

J’ai l’impression de vivre dans un Monde qui est devenu un immense écran de cinéma. Démultiplié par tous les écrans devant lesquels nous sommes en permanence 24h/24 : écrans de télé, d’ordinateur, de smartphone. Je suis devenu spectateur d’un film qui me dépasse et dont je ne comprends pas grand chose.

Quel cinéma que le Monde d'aujourd'hui!

Notes de lecture

Rédigé par yalla castel - - 5 commentaires

"Le problème n’est pas pourquoi ou comment la mondialisation est inévitable, mais pourquoi ou comment tout le monde, ou presque, est d’accord pour dire que c’est inévitable. Une réponse : « La technologie du faire-croire (...). Le pouvoir de l’information... In-former : donner forme, formater. Con-former : donner conformité. Trans-former : modifier une situation ."

"Dans la mondialisation fragmentée, les sociétés sont fondamentalement des sociétés médiatiques. Les médias sont le grand miroir montrant non ce qu’est une société, mais ce qu’elle doit être. Débordante de tautologies et d’évidences, la société médiatique est avare de raisonnements et d’arguments. Pour elle, répéter c’est démontrer. Et ce sont les images qui se répètent, comme ces images grises de l’écran mondial."

"La mondialisation se vend comme le meilleur des mondes possibles, mais puisqu’elle manque d’exemples concrets sur ses bienfaits pour l’humanité, elle doit recourir à la foi et aux dogmes néolibéraux."

"Un fait irréfutable : la mondialisation est là. Je ne la juge pas, je constate une réalité. Mais, puisque nous avons parlé d’oxymoron, il faut signaler qu’il s’agit d’une « mondialisation fragmentée ".

"La mondialisation a été rendue possible par deux révolutions : technologique et informatique. Elle est dirigée par le pouvoir financier. Main dans la main, technologie et informatique (plus le capital financier) ont balayé les distances, brisé les frontières. Il est désormais possible d’avoir une information sur une quelconque partie du monde à tout moment. L’argent a maintenant le don d’ubiquité ; il va et vient de manière vertigineuse, comme s’il était partout à la fois. Et donne un nouvel aspect au monde, celui d’un marché, d’un méga-marché."

"Dans une époque marquée par deux nouveaux paradigmes, communication et marché, l’intellectuel de droite (et l’ex-de gauche) comprend qu’être « moderne » signifie obéir à la consigne : Adaptez-vous ou perdez vos privilèges !"

"Il n’est pas nécessaire que l’intellectuel de droite soit original, il suit la pensée unique. Une pensée qui trouve ses principales « sources » dans la Banque mondiale, le Fonds monétaire international, l’Organisation de coopération et de développement économiques, l’Organisation mondiale du commerce, « qui, par leur financement, enrôlent au service de leurs idées, à travers toute la planète, de nombreux centres de recherche, des universités et des fondations, qui, à leur tour, développent et diffusent la bonne nouvelle   »."

"Ainsi fleurissent des élites qui, « depuis des années, se consacrent totalement à faire les éloges de la « pensée unique » ; qui exercent un authentique chantage contre toute réflexion critique au nom de la « modernisation », du « réalisme », de la « responsabilité » et de la « raison » ; qui affirment le « caractère inéluctable » de l’évolution actuelle des choses ; qui prédisent la capitulation intellectuelle, et qui jettent dans les ténèbres de l’irrationnel tous ceux qui refusent d’accepter que « l’état naturel de la société soit le marché »."

"Loin de la réflexion, de la pensée critique, les intellectuels de droite deviennent les pragmatiques par excellence, bannissent la fonction intellectuelle et se font l’écho des messages publicitaires qui inondent le mégamarché de la mondialisation fragmentée. Ils acquièrent de nouvelles « vertus » (l’oxymoron en fait partie) : une audace couarde et une banalité profonde. Ils brillent par leurs « analyses » du présent globalisé, et leur révisionnisme à l’égard de l’histoire. Les tours en verre blindé de l’hégémonie de l’argent les protègent. La droite intellectuelle est particulièrement sectaire et bénéficie, en outre, de l’appui de certains médias et de gouvernements. Mériter les faveurs du Prince n’est pas facile ; il faut renoncer à l’imagination critique et à l’autocritique, à l’intelligence, à l’argumentation, à la réflexion, et opter pour le nouveau dogme : la théologie néolibérale."

Coquelicot

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Coquelicot,

Quand je pense
Que je te parle
Et que tu l'ignores,
Que j'envie ta fierté,ton assurance,
Ton absence d'hésitation,
Ta certitude d'avoir gagné,
De continuer à rayonner,
J'ai de la peine à sentir
Qu'on ne communique pas
Avec ce que l'on aime,ou admire
Et je me sens seul,
Étranger à moi-même.
Tu ne le sauras pas,
Mais continue
À m'éblouir.
 
Guillevic ("Quotidiennes" - poèmes novembre 1994 - décembre 1996, Gallimard, 2002)
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